La hausse des prix de l'immobilier a un impact direct sur les entreprises, révèle une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) réalisée pour le Medef. En effet, 40 % d'entre elles se disent affectées par les difficultés de logement que connaissent leurs salariés. Décryptage.

« La hausse continue des prix de l'immobilier depuis quinze ans fragilise de plus en plus de ménages français », confirme une enquête du Centre de recherche pour l'étude et d'observations des conditions de vie (CREDOC) réalisée la semaine dernière pour le Medef. Et d'ajouter : « Au total, ce sont 40% des établissements qui sont affectés par les difficultés de logement de leurs salariés. »

 

D'après l'enquête, quatre établissements sur dix sont affectés d'une manière ou d'une autre par ces problèmes de logement, 23 % des entreprises estimant qu'ils compliquent le recrutement, la mobilité interne (19 %), ou encore nuisent à la productivité (18 %).

 

En outre, plus d'une entreprise sur quatre (27 %) estime que les salariés habitent trop loin de leur lieu de travail, note le Crédoc. Les grands établissements et les entreprises situées en région parisienne et en PACA, où les prix de l'immobilier sont particulièrement tendus, sont les plus touchés. Parmi les entreprises qui évoquent des problèmes de logement pour leurs employés, 69 % considèrent que ces difficultés ont empiré ces dernières années. Le Crédoc, note également que, « depuis 1995, l'évolution des revenus des ménages ne suit plus le rythme de la hausse des prix de l'immobilier ».

 

Une situation plus favorable dans les grandes entreprises
Même si 97 % des établissements disent ainsi n'avoir jamais envisagé de changer de localisation pour faciliter le logement de leurs employés, le Crédoc affirme que les entreprises « commencent à prendre en compte ces difficultés ».

 

Dans les faits, 25 % des groupes recourent aux dispositifs proposés par Action logement (ex-1 % logement) et 35 % indiquent mettre en place des actions spécifiques.

 

Parmi ces actions, 21 % des entreprises se contentent de mettre à la disposition du personnel des documents d'information, 10 % disent fournir des aides financières et 6 % proposent des logements dont l'entreprise est propriétaire. Dans les entreprises de plus de 200 salariés, la situation est nettement plus favorable que dans les petites structures, 82 % des dirigeants déclarant par exemple recourir à Action logement, contre 20 % dans les très petites entreprises (moins de dix salariés).

 

Un frein à la mobilité
L'étude a permis de révéler l'ampleur du phénomène : 70% des salariés déclarent qu'ils refuseraient un emploi meilleur que celui qu'ils occupent actuellement si cela devait occasionner un surcoût financier en termes de logement. Ces cinq dernières années, 500.000 demandeurs d'emploi ont refusé un travail pour une question liée au logement 2. Les chômeurs et actifs en recherche d'emploi supportent d'importantes charges de logement et sont contraints de s'éloigner des pôles urbains pourvoyeurs d'emplois. La hausse des prix de l'immobilier incite les ménages à ne pas déménager pour ne pas supporter de plus lourdes charges de logement.

 

Méthodologie
Les résultats de l'enquête présentée dans ce document reposent sur l'interrogation par téléphone d'un échantillon de 1.516 établissements présents sur le territoire métropolitain, en décembre 2011, auprès de la personne en charge des ressources humaines dans
l'établissement (DRH, dirigeant pour les petites structures, responsable administratif, etc.).

 

actionclactionfp