Les experts de la Cour des comptes viennent de dénoncer des « dérives » dans la gestion du quartier d'affaires de la Défense, près de Paris, de 2006 à 2011 et pointe de « sérieux doutes sur l'équilibre financier final » de son gestionnaire l'Epadesa (ex-Epad), dans un pré-rapport révélé ce mardi 16 octobre par Le Monde.

D'après le journal Le Monde, ce mardi 16 octobre 2012, les experts de la Cour des comptes mettent en doute la « fiabilité » des perspectives de marges escomptées sur les opérations immobilières à venir de L'Etablissement public d'aménagement de la Défense Seine Arche (Epadesa, ex-Epad) et soulignent un « parti pris d'optimisme » dans la présentation de ses comptes.

 

Les sages de la rue Cambon épinglent également l'établissement public pour ses dépenses de communication, en dénonçant des « dérives » notamment dans les dépenses de déplacement et de réception de l'Epadesa qui seraient « quatre fois supérieures à la moyenne des frais de ce type d'établissement ».

 

« Anomalies » dans les commandes publiques
La Cour des comptes condamne également « les prestations hôtelières » au « standing excessif » payées aux dirigeants lors de voyages à l'étranger auxquels ont été invités « indûment » des collaborateurs d'élus ou des architectes entre 2008 et 2012. De plus, l'autorité a également relevé des « anomalies » dans les procédures de commande publique.

 

Dans une note confidentielle révélée en juillet, l'Inspection générale des finances (IGF) avait déjà dénoncé des « dérives de gestion » de l'Epadesa et épinglé notamment les frais de restaurant de son directeur, Philippe Chaix. D'après Le Monde, l'IGF, qui aurait prédit un « déficit financier » de l'Epadesa à l'horizon 2016, a dans une autre note datée de juin mis en garde contre le « risque de fuite en avant » consistant à prétendre combler un passif avec des projets de tours hypothétiques.

 

Aucun commentaire de l'Epadesa sur le fond
L'Etablissement public d'aménagement de la Défense Seine Arche (Epadesa) a indiqué mardi dans un communiqué qu'il ne ferait pas de commentaire sur le fond avant le rendu du rapport définitif de la Cour des comptes. « Les articles publiés dans la presse datée du 16 octobre 2012 s'appuient sur le 'relevé de constatations provisoires' daté du 5 septembre 2012 de la Cour des Comptes », précise l'établissement. Et d'ajouter : « Comme demandé par la Cour des Comptes, et conformément à sa procédure, l'Epadesa rédige actuellement sa réponse au 'relevé de constatations provisoires' qui sera remise à la Cour des Comptes le 25 octobre 2012. Si la Cour des Comptes le juge utile, cette procédure pourra se poursuivre par une audition de la 7ème chambre de la Cour des Comptes (en charge du contrôle de l'équipement, des transports et de l'aménagement du territoire, de l'agriculture et de la pêche, de l'environnement), et par une audition de la direction générale de l'Epadesa.»

 

A l'issue de cette procédure qui peut voir amender le « relevé de constatations provisoires », et, à nouveau, après examen collégial de la 7ème chambre, le rapport définitif de la Cour des Comptes sera établi. « Il appartiendra alors à la Cour des Comptes de décider de la date de sa publication », ajoute l'établissement. A suivre…

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