Le secteur hôtelier a subi de plein fouet la crise de l'immobilier en 2009, d'après une étude de BNP Paribas Real Estate qui révèle que les investissements en Europe ont chuté de moitié. Si la France reste le deuxième marché le plus actif, l'année 2010 s'annonce tout de même difficile. Détails.

L'investissement hôtelier en Europe a enregistré en 2009 un recul encore plus important que dans l'immobilier en général. Selon une étude réalisée par BNP Paribas Real Estate sur les cinq principaux marchés d'Europe (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni, qui se partagent 68% du marché européen), l'investissement dans le secteur a chuté de 50% par rapport à 2008, pour s'établir à 2,7 milliards d'euros, alors que le volume total des investissements, tous secteurs confondus, a enregistré une baisse de 35%. «La crise financière s'est répercutée sur le secteur du tourisme à partir du second semestre 2008, jusqu'à la légère reprise des arrivées des touristes internationaux observée au cours des derniers mois», note l'étude.

 

Plusieurs phénomènes peuvent expliquer cette baisse : d'abord, les budgets alloués par les entreprises aux voyages d'affaires ont été sérieusement réduits ; ensuite, les touristes ont opté pour des destinations plus proches, en faisant de courts séjours et en réservant au dernier moment. Dans ce contexte, «investir dans le secteur hôtelier s'avère de plus en plus risqué», indique l'étude. «Comme les revenus locatifs sont directement liés aux résultats d'exploitation d'un hôtel, une baisse du chiffre d'affaires consécutive à la diminution de la fréquentation et des séjours aura un impact direct sur les retours sur investissements».

 

Avantage aux hôtels non classés
La France, dont la part représente 24% du total des volumes investis, reste le deuxième marché le plus actif (derrière le Royaume-Uni) avec 646 millions d'euros investis. Le recul par rapport à 2008 est tout de même de 55%. Mais avec un RevPAR (chiffre d'affaires hébergement divisé par le nombre de chambres disponibles) en baisse de 9%, la France est le pays européen ou les performances des hôtels ont le moins fléchi.

 

Si les établissements haut de gamme ont été affectés par la baisse de fréquentation en 2009 car ils sont fortement dépendants des clientèles d'affaires, les hôtels non classés semblent avoir tiré l'an dernier leur épingle du jeu. Le prix moyen de leurs chambres a en effet connu une hausse de 7%, contre une diminution de 6% du taux d'occupation. Les hôtels une étoile, reposant sur le même modèle commercial, ont augmenté leurs prix de 4% tout en enregistrant une baisse de 5% du taux d'occupation, limitant la baisse du RevPAR à 1%.

 

Concernant 2010, BNP Paribas Real Estate estime que l'année «s'annonce difficile», cependant le nombre des transactions devrait remonter «en raison de l'amélioration du contexte économique, de l'afflux important de produits sur le marché - notamment du fait des ventes forcées d'actifs - et de la confiance croissante des investisseurs».

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