A la fin de 2015, l'Etat français contrôlait directement 89 sociétés et, par leur entremise, un ensemble de filiales représentant au total 1.625 entités différentes. Découvrez quels sont les principaux secteurs concernés par cette participation étatique.

L'Institut national de la statistique et des études économiques a publié un rapport sur les entreprises contrôlées majoritairement par l'Etat (en 2015). Les principales étaient au nombre de 89, elles-mêmes détenant directement ou indirectement 1.625 sociétés, représentant en tout 791.000 salariés. Un chiffre important et quasiment stable : l'Etat a perdu le contrôle de 93 sociétés au profit du privé mais, dans le même temps, il a intégré 86 autres entreprises, d'où un bilan de sept sociétés de moins en 2015 qu'en 2014 (-0,4 %) et 4.600 salariés de moins (-0,6 %). Le rapport analyse : "Les sociétés continuent de réduire leurs effectifs (-7.600 salariés) alors que le solde des effectifs des sociétés entrantes et sortantes est positif (+3.000)". En clair, les sociétés qui sont passées sous contrôle public emploient 10.800 personnes, et celles qui sont sorties de son giron n'en employaient que 7.800. Mais quels sont les secteurs d'activité concernés ?

 

Transport et énergie très représentés, contrairement à la construction

 

Principalement le transport et l'entreposage, qui regroupe plus de 60 % des salariés des sociétés contrôlées par l'Etat, et notamment la SCNF, société mère qui contrôle à la fois SNCF Réseau et SNCF Mobilités (Keolis). A elle seule, la compagnie regroupe plus de 500 filiales ! Autre groupe d'envergure, EDF qui compte également plusieurs centaines de filiales, même si une quarantaine de sociétés l'ont quitté (dont quelques centrales photovoltaïques), d'autres sont venues le renforcer (dont JF Cesbron entré chez Dalkia). Du côté des infrastructures, l'Insee note : "Les grands ports maritimes de la Guyane, de la Martinique et de la Réunion deviennent des établissements d'Etat. Ce changement s'inscrit dans la continuité du mouvement opéré en métropole au début de la décennie". En 2015, l'Etat a également acquis 60 % du capital de l'aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes, mais il s'est désengagé partiellement de l'aéroport Toulouse-Blagnac au profit d'une société privé étrangère. D'autres opérations du même ordre ont, depuis 2015, eu lieu, notamment à Lyon et Nice.

 

Du côté du logement, le rapport signale : "L'Agence nationale pour la participation des employeurs à l'effort de construction disparaît en fusionnant avec la Mission interministérielle d'inspection du logement social. Adoma sort du périmètre des sociétés contrôlées par l'Etat : elle passe sous le contrôle de la Société nationale immobilière, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, elle-même sous tutelle du Parlement". Le document de l'Insee souligne que le secteur tertiaire concentre, à lui seule, les trois quarts des effectifs des sociétés détenues par l'Etat. Suivent les sociétés publiques du secteur "activités spécialisées, scientifiques et techniques" qui emploient 62.000 salariés, dont près de la moitié dans la R&D, principalement au sein du CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives). L'Etat conserve également une part notable de la production d'énergie (130.000 personnes) "avec la prédominance du groupe EDF dans la production et la distribution d'électricité". Le secteur de la fabrication de matériel est représenté principalement par DCNS Group (près de 12.000 emplois). On peut noter que ces deux groupes publics sont partenaires dans le projet de développement de machines hydroliennes. Le rapport conclut : "L'emploi des sociétés contrôlées par l'Etat dans les secteurs de l'agriculture et de la construction reste très faible". Une soixantaine de sociétés représentant un peu plus de 2.500 emplois rentrent dans ce cadre.

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