Le Gouvernement entend aider au développement des différentes filières des énergies renouvelables pour donner davantage de visibilité aux investisseurs. Ainsi, Ségolène Royal a annoncé la signature d'un arrêté fixant les nouveaux objectifs pour 2023, à l'occasion de la 4e conférence environnementale du quinquennat de François Hollande. Détails.

Dès le premier jour de la conférence environnementale, ce lundi 25 avril 2016, le chef de l'Etat et la ministre de l'Environnement ont voulu montrer que les ambitions de la loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte sont toujours d'actualité. François Hollande voit dans celle-ci "une opportunité" et même une "façon de renouer avec le progrès". Il a d'ailleurs assuré que "tous les textes d'application seront pris d'ici à l'été", alors que trois quarts d'entre eux sont encore en attente.

 

 

Doubler l'éolien terrestre et tripler le parc solaire

 

Une montée en puissance des énergies renouvelables grâce à la signature de la programmation pluriannuelle des investissements, a été annoncée par Ségolène Royal. Cette dernière a en effet expliqué que les objectifs de la France pour 2023 feront l'objet d'un arrêté, publié mercredi. Cela "va donner de la visibilité aux investisseurs," estime la ministre. Ainsi, elle souhaite que, pour produire de l'électricité, le parc éolien terrestre double et que le parc solaire photovoltaïque triple. Quant à la production de chaleur, la part des renouvelables (bois, biomasse, géothermie, etc.) devra augmenter de plus de 50%. Le ministère entend aussi valoriser le potentiel de la France pour les énergies renouvelables en mer. Ainsi, les objectifs en puissance installée en 2023 sont fixés à 3.000 MW pour l'éolien en mer posé et à 100 MW pour les énergies marines renouvelables (EMR, éolien, flottant, hydrolien).

 

Une annonce immédiatement saluée par le SER (Syndicat des énergies renouvelables), qui a déclaré, par la voix de son président Jean-Louis Bal : "La traduction des objectifs de la loi de transition énergétique en trajectoires de court et moyen terme pour les énergies renouvelables était une exigence absolue pour nos filières dont le besoin en visibilité est crucial". Le SER se dit satisfait de la révision des ambitions pour l'éolien offshore posé et pour les énergies marines renouvelables dont les enjeux industriels méritaient une feuille de route révisée".

 

Dans un communiqué, le ministère de l'Environnement estime que les objectifs fixés pour l'éolien terrestre et le solaire photovoltaïque "contribueront à créer près de 40.000 emplois d'ici à 2023" et rappelle que "dans la filière de la biomasse, plus de 6.000 emplois ont été créés par les soutiens du Fonds chaleur".

 

Feuille de route sur le nucléaire pour le 1er juillet

 

Concernant le nucléaire : "Pour atteindre à l'horizon 2025, les 50% (d'électricité d'origine nucléaire, contre 75% aujourd'hui), ce que nous devons faire en termes de renouvelables puis de nucléaire sera présenté", a assuré François Hollande. Pour montrer que les objectifs de la loi pour la Transition énergétique sont maintenus, le chef de l'État et la ministre de l'Environnement ont confirmé la date butoir du 1er juillet pour la publication de la très attendue "programmation pluriannuelle de l'énergie". Si "La confirmation du 1er juillet est une bonne nouvelle", a estimé Benoît Hartmann, porte-parole de l'ONG France nature environnement (FNE), il constate cependant : "On ne peut pas dire qu'il y ait grand-chose de nouveau".

 

Autre annonce attendue : la fermeture des centrales nucléaires vieillissantes. François Hollande a annoncé que compte tenu de la demande d'électricité qui devrait stagner ou baisser dans les prochaines années, selon l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur l'état du parc nucléaire prévu en 2018, "EDF devra proposer la fermeture de certaines centrales" et "la prolongation d'autres". François Hollande a d'ailleurs confirmé que la centrale nucléaire de Fessenheim sera la première à fermer dans les années à venir et que le décret qui abrogera l'autorisation d'exploiter cette centrale sera pris "cette année".

 

 

Aider aux financements de projets verts

 

Enfin, pour montrer sa volonté d'agir pour le climat, (trois jours après la signature à New York de l'accord scellé à Paris lors de la Cop21), François Hollande a annoncé que le pays serait le premier pays à émettre des "obligations vertes" ("green bonds") pour financer des projets environnementaux. Pour lutter contre les gaz à effet de serre, le chef de l'État dit vouloir agir sur la tarification du carbone. Ainsi, "la France va mettre en place un 'prix plancher' pour la tonne de carbone dans la production d'électricité et oeuvrer pour la réforme du marché carbone européen, entravé par des prix trop bas (quelques euros la tonne)", a-t-il expliqué, espérant que cette mesure soit appliquée par d'autres pays. "La France se montre innovante en matière de finance climat", a conclu Ségolène Royal.

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