Une étude menée par l'Ademe et la branche éolienne du Syndicat des énergies renouvelables indique que les industriels français ont le potentiel pour investir le marché en plein essor de l'éolien. En voici les principales conclusions.

Alors que le rapport d'information parlementaire sur l'énergie éolienne piloté par Patrick Ollier, le président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée, fait déjà polémique (lire article), une étude initiée par l'Ademe et la branche éolienne du Syndicat des énergies renouvelables (SER-FEE), et confiée au cabinet Capgemini Consulting, a délivré ses conclusions ce mercredi sur l'activité en France.
La principale leçon de cette enquête est que les industriels français auraient les atouts pour s'investir dans l'éolien. Ainsi, quelque 150 entreprises, issues de secteurs industriels très variés, ont manifesté leur intérêt pour la fabrication de l'un des onze grands composants d'une éolienne, indique l'étude. Leur potentiel savoir-faire dans la métallurgie, l'aéronautique ou les chantiers navals serait « d'indéniables atouts pour permettre à la France de se positionner comme un acteur de 1er rang sur toute la chaîne de valeur de l'éolien », ajoute l'étude.

 

Savoir-faire et emplois sauvegardés
Bonne nouvelle donc pour nos industries hexagonales, surtout si l'on considère que le montant des investissements privés du développement de l'énergie éolienne en France s'élève entre 20 et 30 milliards d'euros sur la période 2010-2020. L'étude insiste par ce biais sur la capacité de préserver des savoir-faire, mais surtout des emplois sur le territoire alors même que les phénomènes de décentralisation et de désindustrialisation impactent l'économie du pays. Ainsi, près de 10.000 emplois ont été recensés en France (source : Ademe), et plus de 140 entreprises industrielles nationales, oeuvrant d'ores et déjà dans la fonderie, la métallurgie, l'électronique ou le génie électrique, se sont diversifiées dans l'éolien, précise le SER-FEE. L'étude estime même que « si une dynamique industrielle collective se met en place avec le soutien des pouvoirs publics (afin de répondre aux objectifs du Grenelle, ndlr), cela se traduira par une multiplication par 6 du nombre d'emplois dans la filière, qui représentera alors un total de 60.000 emplois en 2020 ».

 

Et ce sont bien ces notions d'accompagnement et « d'intelligence collective » que l'étude met en avant. Ainsi, pour capitaliser sur leurs expertises, les industriels français devront franchir certains obstacles comme la méconnaissance des marchés éoliens internationaux, la présence et la concurrence des fournisseurs historiques, ainsi que la nécessaire prise de risque lorsqu'on veut se diversifier.

 

En 2009, l'éolien est devenu la première forme de production d'électricité développée en Europe, avec près de 10.000 MW de nouvelles capacités installées. La France se place au 4e rang européen, avec plus de 1.000 MW implantés en 2009. Le Grenelle de l'environnement a fixé un objectif de 25.000 MW à l'horizon 2020.

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