SANTE. Le Gouvernement a décidé de saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour trancher sur la question du caractère cancérigène des caoutchoucs recyclés utilisés notamment pour les pelouses synthétiques et les parcs pour enfants. Réponse attendue en juin prochain.

Plusieurs ministères (1) viennent de saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) "sur les éventuels risques liés à l'utilisation des granulats de caoutchouc recyclés notamment dans les terrains de sports synthétiques", nous apprend un communiqué de presse du 22 février 2018. Le magazine Envoyé spécial diffuse un reportage à ce sujet, le même jour. "Ce sont des petites billes noires incrustées dans les terrains de foot synthétiques. Elles collent à la peau, pénètrent dans les shorts, les chaussettes, les sacs de sport. Elles démangent, et elles inquiètent. Ces granulats en caoutchouc sont issus de vieux pneus broyés - 20.000 pneus pour un seul terrain ! Ils contiennent des centaines de substances considérées comme toxiques ou cancérigènes. Ces terrains représentent-ils un risque pour la santé ? Aux États-Unis, une entraîneuse de foot a recensé plus de 250 cas de cancer chez des jeunes joueurs évoluant sur du synthétique, dont 60% de gardiens de but, les plus en contact avec le sol", affirment les journalistes sur la page du magazine de France 2.

 

Un risque jugé "faible" par l'Agence européenne des produits chimiques

 

De son côté, le Gouvernement estime que "ces terrains synthétiques soulèvent des interrogations quant à leur impact sur la santé et l'environnement en raison des substances dangereuses potentiellement présentes dans les granulés, en particulier dans le cadre de leur utilisation comme terrains de sport et aires de jeux pour les enfants". Et rappelle que l'Agence européenne des produits chimiques a estimé récemment que le risque était faible "au vu des concentrations d'hydrocarbures aromatiques polycycliques mesurées dans les granulés en dessous des limites de concentration règlementaires prévues dans le cadre du règlement européen sur les produits chimiques dit Reach".

 

L'Anses doit remettre son rapport en juin 2018. Elle appliquera sa méthode habituelle, à savoir compiler les différentes études existantes sur le sujet et étudier les voies d'exposition des personnes. Les recommandations de l'Anses sont généralement suivies d'effets en matière réglementaire.

 


 

(1) Ministères de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé, de l'Économie et des Finances, du Travail, de l'Agriculture et de l'Alimentation et des Sports.

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