CHANTIER. Dans le quartier de la Confluence à Lyon, le chantier du King Charles bat son plein. Cette ancienne mûrisserie de bananes va devenir d'ici à 2017 un immeuble de bureaux de 10.000 m2. La particularité de cette réhabilitation ? Accueillir une surélévation en son sommet. Visite du chantier.

"5 à 6.000 crochets supportant les régimes de bananes ont été retrouvés dans cet immeuble", lance Cyril Brémond, directeur de programmes chez Cardinal, promoteur du projet "King Charles", anciennement connu sous le nom de "Charlemagne".

 

Cet immeuble de bureaux installé dans le nouveau quartier lyonnais de la Confluence connaît actuellement une réhabilitation lourde sur 10.000 m2.

 

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Une construction, plusieurs réhabilitations

Murisserie de bananes
Murisserie de bananes © CG.Batiactu
Ce n'est pas la première fois que cette construction subit des travaux importants puisqu'après avoir été une mûrisserie de bananes dans les années 60, elle fut transformé par l'architecte Serge Curvat en immeuble de bureaux dans les années 80.

Un bâtiment de bonne facture

Murisserie de bananes
Murisserie de bananes © Guillaume PERRET
Si l'on pouvait s'attendre à la démolition du bâtiment, les porteurs de l'opération en ont décidé autrement : "Même si la réalisation était une passoire énergétique, nous trouvions dommage de déconstruire un bâtiment plutôt sain. Nous sommes donc partis sur une déstructuration. Seuls la structure et le béton ont été conservés", explique Stéphane Rubi, Président de Cardinal Investissement.

Des travaux importants

Murisserie de bananes
Murisserie de bananes © CG.Batiactu
Au programme : désamiantage, revalorisation des déchets à 92% et bien sûr création d'un étage supplémentaire. Sur ce dernier point, la structure de qualité a participé à ce choix : "Cette surélévation n'a pas nécessité de renforcement structurelle en raison de la bonne tenue de l'immeuble de base", note Stéphane Rubi.

Quels choix techniques ?

Murisserie de bananes
Murisserie de bananes © Guillaume PERRET
Concernant les choix techniques, la surélévation a été conçue via des panneaux sandwich en bois et isolation CCV (mortier de ciment et fibres de verre). L'ensemble du bâtiment a été isolé de manière mixte, c'est-à-dire par l'intérieur et l'extérieur. A cela s'ajoutent 750 m2 de panneaux photovoltaïque en toiture, et une ventilation via une pompe thermo frigo liée à la nappe servant pour la production d'énergie. Ces équipements devraient permettre au bâtiment d'atteindre le label Breeam Very good.

Une architecture tournée vers la lumière naturelle

Thomas Rau, associé à Soho Architecture et Quadrip
Thomas Rau, associé à Soho Architecture et Quadrip © Thomas Rau, associé à Soho Architecture et Quadrip
Côté architecture, l'équipe composée de Thomas Rau, associé à Soho Architecture et Quadriplus group, a choisi de miser sur la lumière. Pour cela, ils ont imaginé des patios centraux sous forme de terrasses accessibles aux occupants. "Deux patios assurent une diffusion de lumière naturelle en profondeur sur chaque plateau", détaille dans un communiqué Thomas Rau.

Une surélévation pour affiner le bâtiment

Murisserie bananes à Confluence
Murisserie bananes à Confluence © Thomas Rau, associé à Soho Architecture et Quadrip
En outre, la volonté de montrer fièrement la surélévation et le porte-à-faux correspond un parti pris architecturale assumé : "Entre transparence et massivité, le bâtiment se dresse sur le cours Charlemagne et s'habille d'une surélévation, mettant en valeur son entrée en porte-à-faux", glisse l'architecte. En effet, celle-ci sert essentiellement une volonté esthétique et architecturale, afin d'affiner le bâtiment, et lui donner une silhouette plus élancée.

Détail du programme

Murisserie bananes à Confluence
Murisserie bananes à Confluence © Thomas Rau, associé à Soho Architecture et Quadrip
Enfin, aujourd'hui impossible de penser bureaux, sans y associer la flexibilité. Dans ce souci, l'immeuble présente des plateaux de près de 1.800 m² divisés en quatre lots par niveau. Les possibilités d'aménagement sont multiples à l'image des hauteurs sous plafonds pouvant aller jusqu'à 3,50 m. La modularité est donc de mise notamment grâce à une trame régulière de la façade en open space, cloisonné ou mixte.

Que reste-t-il de la mûrisserie de bananes ?

Murisserie bananes à Confluence
Murisserie bananes à Confluence © Thomas Rau, associé à Soho Architecture et Quadrip
Quant au rez-de-chaussée, il accueillera des commerces sur 1.655 m². Mais dans tout cela, que reste-t-il de l'ancienne mûrisserie de bananes ? Quelques stigmates dans les plafonds : des traces de crochets. Toutefois, histoire de faire un clin d'œil au passé, les halls pourraient accueillir des feuilles de bananier… De quoi donner la banane aux futurs salariés qui viendront travailler dans ces locaux… Qui sait ?

Fiche technique

Murisserie de bananes
Murisserie de bananes © Céline Galoffre
Programme : immeuble de bureaux R+4
Maître d'ouvrage: Cardinal Investissement
Architecte: RAU Architectes associés à SOHO
Surface : 10.000 m²
Livraison prévue : 2ème trimestre 2017
Coût des travaux : environ 15 millions d'euros HT