Le congrès Woodrise a été l'occasion de multiplier les annonces et signatures. Parmi celles-ci, la naissance d'une Alliance mondiale "pour la construction bas carbone et le développement harmonieux des territoires urbains et ruraux". Plus de détails avec Patrick Molinié, responsable Bâtiment à l'institut technologique FCBA de Bordeaux.

Toute la planète bois s'était donné rendez-vous à Bordeaux pour le congrès Woodrise, le premier événement international dédié à la construction bois de moyenne-grande hauteur. L'occasion pour les acteurs de la filière de lancer une initiative destinée à promouvoir, à l'échelle planétaire, l'utilisation de ce matériau durable dans la construction. Nommée "Alliance internationale Woodrise", cette vaste union réunit d'ores et déjà une vingtaine de signataires qui se sont réunis ce 14 septembre, sous l'égide d'Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, dont l'ambassadeur du Canada envoyé spécial auprès de l'Union européenne, Stéphane Dion, ou des représentants de centres scientifiques brésilien et finlandais. Patrick Molinié, de l'institut technologique FCBA, nous raconte : "Nous étions trois pays organisateurs du congrès Woodrise, la France, le Canada et le Japon et nous avons eu l'idée d'une alliance mondiale, en embarquant d'autres pays comme le Brésil, la Suisse et la Finlande".

 

 

L'Alliance internationale Woodrise vise à former une communauté engagée d'Etats, de politiques, d'organisations non gouvernementales, d'entreprises et d'acteurs de la construction ou du bois (* liste en bas de page), afin de convertir le monde du BTP à l'évolution vers le biosourcé. Il s'agira de réduire l'empreinte environnementale, de stocker du carbone au lieu d'en émettre et de développer tout un écosystème économique basé sur des circuits courts, valorisant des ressources locales de façon responsable. Les participants s'engagent donc à favoriser "une synergie internationale", à "identifier les bonnes pratiques" et à "évaluer les évolutions quantitatives et qualitatives d'usage du bois dans la construction".

 

Six instituts techniques aux commandes

 

Opérationnellement, l'alliance sera pilotée par un groupe d'organismes experts, dont FCBA et le CSTB pour la France, FP Innovations pour le Canada, Lignum pour la Suisse, Instituto de Pesquisas Tecnologias do Estado de São Paulo pour le Brésil ou le centre de recherches techniques VTT pour la Finlande. L'équivalent japonais devrait également prochainement rejoindre ce petit comité, qui s'enrichira probablement d'autres instituts nationaux, allemand ou suédois notamment. "C'est une véritable dynamique mondiale", se réjouit Patrick Molinié, "et c'est un signal fort en faveur du bois et de l'approche bas carbone". D'ores et déjà, il est prévu que la deuxième édition du congrès Woodrise se tienne au Canada en 2019, co-organisé par les six instituts techniques signataires du mémorandum d'entente.

 

Quant à un éventuel objectif chiffré de progression de la construction bois dans les pays concernés, Patrick Molinié précise : "En France, le bois ne représente que 15 % des maisons individuelles alors qu'au Canada c'est plus de 90 %. Il est donc impossible d'harmoniser tout ça !". Mais le responsable Bâtiment du FCBA espère bien que ces pourcentages ne feront que croître d'ici là.

 

Adhésion de la région Nouvelle-Aquitaine à l'Alliance Nationale Bois Construction Rénovation :

 

Alliance nationale bois construction rénovation
Alliance nationale bois construction rénovation © Grégoire Noble

 

 

En marge du congrès Woodrise, le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a signé avec un représentant du ministre délégué Julien Denormandie, l'adhésion de ce territoire à l'Alliance Nationale Bois Construction Rénovation. Cette dernière, lancée en mars 2017 par Emmanuelle Cosse (ministre du Logement) et Ségolène Royal (ministre de l'Environnement), se caractérise comme une "initiative volontaire et partenariale" s'adressant à l'ensemble des maîtres d'ouvrages publics ou privés, aux bailleurs sociaux et maîtres d'œuvres ou opérateurs. Son but est, comme l'Alliance internationale, de diffuser des informations sur l'usage du bois dans la construction afin d'inciter les décideurs à s'engager dans cette voie pour augmenter la part de matériaux renouvelables dans les bâtiments.
Le président Alain Rousset a notamment rappelé que la filière bois représentait un atout économique pour la Nouvelle-Aquitaine avec un chiffre d'affaires de 9 Mrds € annuels réalisé par 28.300 entreprises. La région dispose d'une impressionnante forêt de 2,8 millions d'hectares (la première d'Europe) qui permet de produire 10 millions de m3 de matériau par an. Il est prévu que la ressource soit encore mieux exploitée à l'avenir en portant ce chiffre à 12 ou 13 millions de mètres cubes.

 

(*) Parmi les signataires on retrouve des majors du BTP comme Bouygues, Eiffage ou Vinci (via la filiale Arbonis), des promoteurs comme Kaufman & Broad ou Nexity, des architectes comme Michael Green ou Kengo Kuma, des territoires comme les régions Bourgogne-Franche Comté et Nouvelle Aquitaine ou des métropoles comme Dijon et Bordeaux.

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