Pour la première fois, le prestigieux prix Pritzker a été attribué à un architecte chinois, Wang Shu. Le jury a notamment salué l'avènement et le rôle de la Chine dans le développement des futures idées architecturales. Wang Shu recevra son prix à l'occasion d'une cérémonie officielle qui aura lieu en mai prochain.

Après le portugais Eduardo Souto de Moura en 2011, c'est au tour du chinois Wang Shu de recevoir le prix Pritzker, qui honore, depuis 1979, un architecte vivant dont les constructions démontrent une combinaison de talent, de vision et d'engagement, et contribuent significativement à l'humanité et à son environnement.

 

Wang shu
Wang shu © Zhu Chenzhou
Né en 1963 à Hangzou en Chine du Sud, il y fonde en 1997 son agence et la baptise Amateur Architecture Studio. Loin de l'amateurisme, il s'émancipe ainsi de l'architecture 'officielle'. "Avec ce nom, nous racontait-il en 2007 - alors qu'il est le lauréat du Prix de l'architecture durable - nous n'attirons aucun client en Chine, mais nous persévérons, la société chinoise accepte de plus en plus nos idées." Il s'inscrit dans une architecture durable, car elle se veut profondément humaniste, réaliste et intégrée à son environnement, une architecture "qui travaille sur le terrain." Jeune homme aux multiples casquettes, architecte mais aussi auteur, enseignant et philosophe, ses bâtiments sont pensés à travers le prisme de l'humain et de sa mémoire.
Il prône ainsi une "slow build", une urbanisation qui n'oublie pas les populations et la culture dans sa course au progrès."J'étais écrivain avant de devenir architecte et l'architecture n'est qu'une part de mon travail. Pour ma part, l'humanité est plus importante que l'architecture, et l'artisanat plus important que la technologie." Cette phrase résume à elle seule la personnalité de l'architecte chinois Wang Shu.

 

En annonçant le lauréat 2012, le jury, composé, entre autres, de Zaha Hadid, d'Alejandro Aravena ou de Karen Stein a déclaré : « Le fait qu'un architecte chinois ait été sélectionné par le jury représente un pas significatif dans la reconnaissance du rôle que la Chine jouera dans le développement des idées architecturales. En outre, au-delà de la décennie à venir, le succès de la Chine dans l'urbanisation sera important pour la Chine et le reste du monde (…) ».

 


Découvrez les principales réalisations de Wang Shu en pages suivantes

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Le nouveau campus de l'école Nationale des Beaux-Arts (Hangzhou, 2004)

Campus hangzhou wang shu 1
Campus hangzhou wang shu 1 © Campus d'Hangzhou, W. Shu - GA/DR
Béton, acier et récupérations de matériaux (plus de trois millions de tuiles et de briques provenant de la destruction d'autres bâtiments à Hangzhou) pour ces constructions expérimentales, Wang Shu et ses collaborateurs ont travaillé sur l'alliance entre des artisanats locaux et des technologies contemporaines.

Une architecture chinoise contemporaine...

Campus wang shu 2
Campus wang shu 2 © Campus Hangzhou, W. Shu - GA/DR

...mais respectueuse de son environnement et de la tradition

Campus 3 wang shu
Campus 3 wang shu © Campus Hangzhou, W. Shu - GA/DR

Musée d'Art Contemporain de Ningbo (Ningbo, 2005)

Musee ningo wang shu
Musee ningo wang shu © Musée de Ningbo, W. Shu - GA/DR
Un bâtiment de 12.000 m2 sur un terrain de 24.000 m2, alliant béton et acier, comme un manifeste d'une architecture contemporaine nouvelle pour la Chine, signé Wang Zhu et Lu Wen Yu.

Briques et bois

Musee ningbo 2 wang shu
Musee ningbo 2 wang shu © Musée de Ningbo, W. Shu - GA/DR

"Five scattered houses" (NingBo, 2005)

Cinq maisons dispersees wang shu galerie
Cinq maisons dispersees wang shu galerie © Galerie, Five scattered houses, W. Shu - GA/DR
En utilisant des matériaux recyclables issus de la récupération et l'artisanat local, Wong Shu réussit à faire le lien entre ancien et moderne. Il réalise ainsi un nouveau type d'habitation qui n'oublie pas sa culture passée. Ecologiques dans leurs matériaux, économes en énergie et synthèses entre différentes techniques de construction, elles n'oublient pas l'esthétique. Une démarche saluée dans ces termes par l'Holcim Awards 2005 pour l'Asie Pacifique.

 

Ici la "Galerie"

Tea house

Tea house five scattered houses wang shu
Tea house five scattered houses wang shu © Tea house, maison dispersée, W. Shu - GA/DR
La "maison du thé", une des cinq maisons dispersées.

La maison de la Céramique (Jinghua, 2006)

Maison de la céramique wang shu
Maison de la céramique wang shu © Maison de la Céramique, W. Shu - GA/DR
Des lignes pures, une transparence : sur une surface de 130 m2, elle allie des matériaux traditionnels récupérés dans un bâti intégré à son environnement qui met en valeur la céramique.

Des matériaux mis en valeur

Maison céramique 2 wang shu
Maison céramique 2 wang shu © Maison de la Céramique, W. Shu - GA/DR

Jardin de tuiles (Venise, 2006)

Jardin de tuiles wang shu
Jardin de tuiles wang shu © Jardin de tuiles, W. Shu - GA/DR
Récupérées de la démolition de Hangzhou, les 66.000 tuiles ont servi à créer un « jardin » expérimental prônant le recyclage. Une installation qui fit sensation à la Biennale de Venise.
Cette installation apparaît également comme un clin d'œil quand on sait l'importance de l'évocation du jardin pour Wang shu, une évocation qui n'est jamais oubliée dans ses bâtiments.

Logements verticaux

Wang shu
Wang shu © Lu Wenyu - Courtesy Amateur Architecture Studio
Vertical Courtyard Apartments - 2002-2007 - Hangzhou,China

Bibliothèque

Wang shu
Wang shu © Lu Wenyu Courtesy of Amateur Architecture Studio
Library of Wenzheng College - 1999-2000 - Suzhou University
Suzhou, China