PROJETS. Pour livrer un morceau de ville bas carbone en 2024, l'agence Dominique Perrault Architecture, coordinatrice de la Zac du Village Olympique, a actionné plusieurs leviers, dont celui des déblais, explique Louis Henaux, directeur de projets, aux participants d'EnerJ-Meeting 2020, le 6 février dernier.

Livrer, en un temps record, 160.000 mètres carrés de logements, bureaux et équipements, ainsi que les espaces publics d'un quartier de 45 hectares, avec des performances environnementales exemplaires. C'est la mission que s'est fixée l'agence Dominique Perrault Architecture (DPA), coordinatrice de la Zac du Village olympique, à Saint-Ouen et Saint-Denis, au nord de Paris. Louis Henaux, directeur de projets à l'agence, a expliqué, lors d'une présentation du projet pendant la quatrième édition d'EnerJ-Meeting Paris, le 6 février 2020, les moyens mis en œuvre pour "livrer une ville complète de A à Z en quatre ans et demie" avec l'ambition que ce morceau de ville soit bas carbone.

 

Pour réduire le bilan carbone de l'aménagement des 17 hectares d'espaces publics, dont DPA assure la maîtrise d'œuvre directe, un levier principal s'est imposé : réduire les déblais. Et ce, malgré un dénivelé "de presque quatorze mètres entre le haut du village et la Seine", tout en favorisant une accessibilité maximum. "Nous avons réussi à maintenir les déblais à évacuer à moins de 80.000 mètres cubes pour l'ensemble des espaces publics de la Zac. Cela paraît beaucoup mais c'est vraiment peu si l'on considère qu'il a fallu créer l'accès à la Seine, avec le grand mail central, qui constitue à lui seul 50 à 60% des déblais du village", explique l'architecte.

 

Utiliser la Seine

 

Hormis les déblais des espaces publics, précise Louis Henaux, "le gros vient de la construction des bâtiments, et notamment des parkings". Dès lors, l'organisation de leur évacuation est cruciale dans la réduction du bilan carbone. Or, "quand vous avez la Seine à proximité, vous avez la possibilité de réduire votre impact carbone de 20 à 30%", en utilisant la logistique fluviale.

 

 

Tous les déblais du Village olympique, des espaces publics et privés, sont évacués par la Seine. De même, "la plupart des approvisionnements sont et seront faits par la Seine". Un mode opératoire facilité par le fait que tous les programmes doivent être livrés en même temps, ce qui permet de "mutualiser et massifier ces approvisionnements".

 

moitié bois, moitié béton

 

Les vertus du fleuve ont également été mises à profit pour améliorer la biodiversité du site, en la "tirant vers le cœur du village" pour bénéficier de la "plus grande trame verte et bleue du Grand Paris". Enfin, Louis Henaux a rappelé que les prescriptions pour la construction des bâtiments, dont les lots ont été attribués le 22 novembre dernier, portaient l'exigence de 50% de construction en structure bois, l'autre moitié étant en béton bas carbone.

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