La division Eau de Veolia affiche deux visages bien distincts : en France, la société va procéder à la suppression de 10 % de ses effectifs, soit 1.500 postes, sans licenciement sec. Tandis qu'au Canada, l'entreprise a signé un contrat d'environ 230 M€ pour approvisionner en eau des gisements miniers de potasse dans le Saskatchewan.

La situation est paradoxale pour Veolia Eau, une des divisions du géant Veolia Environnement. En France, l'activité de gestion distribution de l'eau est confrontée à une baisse marquée des marges liée à la transformation du marché dans le pays. Peu à peu, les villes renégocient leurs contrats à la baisse ou récupèrent la gestion de leur eau en la mettant en régie, à l'image de ce qui vient de se faire à Rennes ou à Nice.

 

Afin de faire face à cette évolution, le groupe a lancé le vaste plan de réorganisation "Hellébore" (du nom d'une plante médicinale aux vertus purgatives) décidé en 2011 par Antoine Frérot, le p-dg de Veolia. Il repose en outre sur des départs volontaires et des reclassements (mobilité interne) permettant de réduire les effectifs français sans toutefois recourir à des licenciements. La division Eau passerait ainsi de 13.000 employés à 11.500 salariés. Les organisations syndicales ont participé à des négociations pour trouver un accord sur cette réduction. Environ 1.250 postes concerneraient les activités d'exploitation, selon l'AFP, et 250 seraient des fonctions administratives de support. La réorganisation comporte également un gel de 500 M€ des investissements sur la période 2012-2013 et une réduction des coûts bruts de 270 M€ cette année et de 500 M€ en 2015.

 

Contrat canadien
Dans le même temps, Veolia Eau signe un contrat qualifié de "significatif" par un communiqué du groupe, avec la filiale canadienne du groupe minier allemand K+S afin de développer l'ingénierie d'une unité de production de potasse dans le Saskatchewan. Le contrat, qui s'élèverait à environ 230 M€ d'après le quotidien Les Echos, portera sur le traitement de gros volumes d'eau à injecter dans les gisements de la mine qui produira 3 millions de tonnes de potasse chaque année en 2023.

 

Rappelons que le groupe a généré, en 2012, un chiffre d'affaire global de 29,4 Mrds € dont 41 % grâce à ses activités dans l'eau. Mais la rentabilité de la division a chuté de 22,5 %, en raison de bénéfices en baisse sur le marché français. En tout, le groupe a enregistré un résultat net de 394 M€ et a réduit son endettement financier, en le ramenant à 11,3 Mrds €. L'objectif pour 2013 est de diminuer encore cette dette à 6 ou 7 Mrds €.

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