Depuis plus de 30 ans, Nicolas Bebouttoff fabrique et remet en état des robinetteries anciennes. Si cet artisan, passionné d’antiquités, est un véritable bout-en-train, il n’en est pas moins intransigeant dans son approche de la plomberie. Son postulat : utiliser les techniques anciennes pour redonner vie aux objets. Rencontre.

Une verve sans concession, une bonne humeur communicative et une passion intacte pour le beau et l’esthétique, Nicolas Beboutoff n’est décidément pas un plombier comme les autres.

Passionné d’antiquités depuis une trentaine d’années, il consacre son travail à la restauration et à la fabrication de robinetteries anciennes. Le tout réalisé dans les règles de l’art, comme il l’a appris durant sa formation en plomberie.
Pas question pour lui donc de céder à la pression commerciale : «Je ne veux pas vendre des objets qui ne sont pas en accord avec la logique et le bons sens du savoir-faire», tient-il à souligner. Pour atteindre cet objectif, il utilise des techniques anciennes qui ont fait leurs preuves : cintrage au sable, travail au chalumeau… «Qu'est ce qu'une robinetterie garantie 10 ans ou même 20 ans alors que j'en restaure, qui datent du début du siècle, et qui repartent pour autant», indique t-il.
Toutefois, Nicolas Beboutoff ne se limite pas à l’utilisation de procédés traditionnels puisqu’il n’hésite pas à rajouter à ses robinetteries des astuces afin d’améliorer leur fonctionnement. Pour preuve : il a associé deux principes, un système de robinet régulateur et un système de douchette inverseur «mains-libres» afin de faire des économies d’eau chaude. Cette invention lui a valu une médaille d’or au concours Lépine en 2006.

Une caverne d’Ali Baba
En perpétuelle quête de la pièce rare, Nicolas Beboutoff partage ses trésors à travers son showroom, installé actuellement à Paris. Une véritable caverne d’Ali Baba. Orchestrés et théâtralisés, tous les accessoires exposés ont une signification et une histoire. Sa plus belle trouvaille : la fameuse baignoire de la Païva, d'époque Napoléon III, en marbre onyx, présentée à l'exposition Universelle de 1867. D’autres éléments tout aussi remarquables viennent orner la boutique dont de nombreuses porcelaines fleuries de l’époque victorienne. Des objets rares. D’ailleurs, aujourd’hui il en reste très peu sur le marché. Ce qui n’empêche pas le plombier de continuer sa chasse aux introuvables dans les brocantes. C’est d’ailleurs pour l’objet qui n’arrive «presque jamais» comme il dit, qu’il poursuit sa quête.

Visite de l’atelier et du showroom de Nicolas Beboutoff

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