Trois questions à Rudy Ricciotti, porteur du projet du nouveau stade Jean-Bouin.

Batiactu : Que représente-pour vous ce projet ?
Rudy Ricciotti :
Ce stade sans grillage a vraiment les pieds dans la ville. La force du stade est directement formée par l'ensemble des règlements de prospects de périphérie : c'est pour cette raison que l'on avait des hauteurs de prospects différentes, et lorsqu'on lie tous ces points, on a ce stade qui danse la 'ola'. Ici, ce n'est pas volontairement formel. Cette enceinte traduit l'expression de la souffrance juridique en matière d'urbanisme qui est à l'origine de la forme…

 

La position du stade est sensible à l'échelle de son quartier - celui du 16ème arrondissement de Paris en complétant un dispositif de complexes sportifs de haut niveau très prégnant (Parc des Princes ; Hippodrome de Longchamp ; Roland Garros…). La place du stade Jean Bouin questionne de fait son environnement.

 

Batiactu : Quel est votre parti pris architectural ?
Rudy Ricciotti :
Le parti pris architectural préfère la poésie et le corps au dictat du fonctionnalisme et de l'effort. L'asymétrie, l'ondulation et le fruit des façades sont synonymes de mouvement, d'effort qui ne sauraient prendre corps au sein d'une enveloppe figée. La vocation de notre proposition est donc de transcender le geste architectural en proposant un statut Urbain au stade Jean-Bouin au sens noble du terme.

 

Batiactu : Que vous inspire au final ce projet ?
Rudy Ricciotti :
La forme n'est donc pas inspirée mais révélée, comme la fameuse photographie de Man Ray d'un corps nu enveloppé d'un textile translucide qui révèle un érotisme légitime. Dès lors le stade Jean-Bouin serait légitimement sexy !

 

Propos recueillis par Sébastien Chabas

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