Depuis la fin du mois d'avril, le public peut découvrir sur le parvis de l'Institut du Monde Arabe(IMA), un nouvel O.V.N.I. conçu par l'architecte anglaise d'origine irakienne, Zaha Hadid.

Chrysalide blanche quadrillée ou légo futuriste, l'objet insolite à l'origine de cette effervescence est une commande de Karl Lagerfeld de 2007, conçue à l'origine pour promouvoir la marque Chanel dans le monde. Au carrefour de la mode et de l'architecture, le vaisseau de 600 m2 a d'abord exposé des déclinaisons du petit sac «2.55» de Chanel avant de voyager de Hong Kong à Tokyo et New York pour présenter 20 artistes internationaux.
Le 28 avril 2011 a sonné la fin du périple pour ce Mobile Art qui n'a plus d'ambulatoire que le nom, mais aussi une renaissance qui le sauve d'un démontage définitif auquel il aurait pu être condamné. Et c'est à l'IMA, création de Jean Nouvel, que le pavillon se sédentarise.

 

Pour l'heure, le Mobile Art abrite une exposition consacrée à l'œuvre de sa conceptrice, Zaha Hadid, une véritable consécration. A l'intérieur du pavillon, une conception en toile d'araignée offre un espace scénographique segmenté qui présente une trentaine de projets internationaux, à l'état de maquette, en cours d'exécution ou déjà réalisés, de la «Torre Espirale» à Barcelone, en passant par la tour «CMA CGM» à Marseille, jusqu'au complexe économique «Culenova New city Center» de Bratislavia. L'exposition est ainsi l'occasion de découvrir l'œuvre de l'architecte, longtemps restée à l'étape conceptuelle.

 

Une mise en abîme troublante
Avec l'œuvre de Zaha Hadid, on est loin du traditionnel «white cube» d'exposition ou de musée. Le Mobile Art, tout au contraire, invite à la déambulation, à la promenade comme expérience sensorielle. La logique orthogonale se trouve résolument abandonnée au profit des courbes et d'une structure en spirale dans lesquelles se projette l'imaginaire. L'enveloppe paraît en perpétuel développement et semble dotée d'une expansion virtuelle, organique, dont les trajectoires évoquent les procédures secrètes qui commandent aux mystères de la création artistique. On retrouve à l'intérieur du bâtiment cette même fluidité des espaces, cintrés, incurvés, voutés qui engagent un jeu complexe de regard de point de vue et d'échelles.

 

La forme asymétrique, organique et fluide, tranche avec l'ordre répétitif de l'architecture statique du XXe siècle. La succession de formes géométriques arquées, de taille décroissantes, qui composent l'enveloppe du pavillon, donnent à la structure un rythme et une dynamique. Pensé pour la mobilité, le pavillon se veut modulable - avec un intérieur pouvant s'adapter selon les contraintes de chaque exposition - et transportable.

 


FAYAT, mécène exclusif de l'exposition Zaha Hadid et expert technique du renouveau du Mobile Art

 

En tant que 1er constructeur français indépendant, c'est dans une dynamique d'écoute, de conseil et d'anticipation de l'innovation que le groupe FAYAT s'est illustré en donnant le jour à des ouvrages signés par de grands noms de l'architecture contemporaine. Aujourd'hui, expert technique dans la pérennisation de la structure du Mobile Art, FAYAT apporte son soutien à l'Institut du Monde Arabe, comme partenaire exclusif de l'exposition inaugurale consacrée à Zaha Hadid.

 


Fiche Technique

 

Architecte : Zaha Hadid
Surface d'emprise : 770 m 2 (longueur 45 m, largeur 30 m, hauteur ext. 6 m)
Nombre de panneaux de FRP (résine plastique renforcée en fibres de verre) : 413 pièces uniques
Poids total : 180 tonnes
Toile PVC extérieure : 600 m2
Toile PVC intérieure : 1 300 m2
Longueur de câblage : 10 kilomètres
Raccordement points lumineux : 350

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Deux Maquettes Parametric Towers, 2008

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
Chaque maquette contient toute les autres, chaque pièce se fait l'écho de la totalité du bâtiment. La forme du Mobile Art peut être assimilée à une spirale. Le visiteur est attiré par l'entrée puis happé dans le ventre de la bête.

Abu Dhabi Performing Arts Center

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
L'émirat d'Abou Dhabi, qui souhaite se doter d'un «district culturel» sur l'île de Saadiyat, a confié à Zaha Hadid la
conception de son centre des arts vivants qui devrait voir le jour d'ici 2018.

Tour du Nil au Caire, Egypte

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
Les principaux éléments structurels de cet hôtel de 70 étages sont des murs en béton fin qui tournent doucement sur toute la hauteur de la tour. La rotation progressive des parois génère un large choix d'orientations pour les chambres d'hôtel et les appartements. Sur le côté ouest - vue sur le fleuve - la tour est bombée à l'étage supérieur pour maximiser les vues de chambres d'hôtel et des appartements.

Une expérience visuelle hors du commun

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
C'est un univers particulier, un temple monochromatique où l'esprit de l'architecte réside, dans ses ouvrages iconoclaste conservant, en fil conducteur, cette fluidité structurelle.

Relief Lunaire

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
Des inclinaisons, aux rampes, en passant par les inversions de plans, Zaha Hadid est devenu maître dans l'art de dramatiser l'espace.

Quartier général des affaires de Pékin

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
Les projets que propose Zaha Hadid sont fluides, ronds et originaux, le design est complètement novateur comme l'architecte irakienne, basée à Londres, en à l'habitude. Elle conserve tout de même certaines notions traditionnelles du pays dans lequel elle conçoit la bâtisse, comme en Chine en utilisant le principe de la cour intérieure.

Central Business District, Pekin

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
Il ne s'agit plus de poser les tours sur un socle, mais de faire part entière avec son environnement, d'une bâtisse à un quartier, que l'intérieur et l'extérieur se confonde dans une pérennité graduelle. L'architecture et le design se mêlent ainsi afin de créer des quartiers en «puzzle morphologique».

 

Plus les tours sont hautes, plus les différentes parties de la structure se séparent pour laisser passer la lumière et ainsi admirer la beauté du paysage environnent. Extrêmement diversifié, les tours de ce complexe s'inspire de la nature et de sa particularité organique, le tout, dans un désire de fluidité et d'incrustation dans son environnement.

Signature Towers, Dubai

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
Le projet soumis par Zaha Hadid pour les tours Signature confirme le rôle essentiel du développement de « Business Bay » dans l'évolution de Dubaï. Les trois tours s'élèvent au-dessus de la rivière et s'affichent comme les emblèmes des programmes d'urbanisation aux alentours et pour la région du Golfe. Présence nouvelle et d'un dessin étonnant, elles s'imposent dans le paysage urbain par leurs silhouettes puissamment reconnaissables.

Projection et Silver painting

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
Le pavillon est un parcours conçu comme une expérience sensorielle, où les œuvres et projets du cabinet de Zaha Hadid se déploient en films, tableaux, maquettes et installations diverses.

Mobile Art vue de nuit

Zaha Hadid
Zaha Hadid © François Lacour / AIA Productions 2011
«Je pense qu'à travers notre architecture, nous pouvons donner un aperçu d'un autre monde, enthousiasmer, proposer des idées, captiver. Notre intention est de construire des bâtiments qui évoquent une expérience originale, une forme d'étrangeté et de nouveauté comparables à la découverte d'un nouveau pays. Le pavillon Mobile Art découle de ces motifs d'inspiration», souligne Zaha Hadid, en parlant de l'exposition.