A l’heure où le musée national d’art moderne Georges Pompidou est en train de s’exporter à Shanghai et que la Fondation Guggenheim fait des petits à travers le monde, un projet de création d’un musée du Louvre à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis) est en pourparlers.

Après l’ouverture de son antenne américaine à Atlanta, le Louvre pourrait bientôt prêter une partie de ses œuvres à une nouvelle antenne qui verrait le jour à Abou Dhabi. Ce projet s’inscrirait dans le cadre de la construction d’un complexe touristico-culturel, qui comprendrait une marina, des hôtels de luxe, des terrains de golf mais aussi une cité des arts avec un opéra, des salles de spectacles et quatre musées, sur l’île de Saadiyat.

Pour ses expertises, ses prêts et les droits sur son nom, le Louvre devrait être rémunéré à hauteur de 500 millions d’euros, selon la presse.

Polémique sur l’exportation du musée

Alors que Paris défend activement ce projet de création, certaines voix s’élèvent contre la vente du patrimoine français.
Personnalités et inconnus dénoncent les risques de « dérives » que comporteraient les prêts d’œuvres d’art à long terme. Sous la houlette de Françoise Cachin, ancienne directrice des musées de France, Jean Clair, conservateur général honoraire des musées de France, et Roland Recht, professeur du Collège de France, une pétition « Les musées ne sont pas à vendre » a été lancée sur le site de latribunedelart.com. L’objectif est de faire réagir l’opinion pour éviter que les œuvres d’art ne deviennent une monnaie d’échange économique et diplomatique. A ce jour, plus de 1.600 signatures ont été enregistrées.
Henri Loyrette, président du Louvre, défend quant à lui l’exportation des musées à l’étranger. Dans un entretien accordé au Monde, le président du Louvre indique que cette opération « s’inscrit d’abord dans une réflexion sur l’internationalisation des musées conduite, avec des modalités différentes, par des institutions comme l’Ermitage à Saint-Pétersbourg ou le British Museum de Londres. Le Louvre ne peut être absent de ce mouvement ».
« Ne jouons pas les vierges effarouchées » a pour sa part lancé Jack Lang, ancien ministre de la Culture. Et d’ajouter lors d’une interview au journal Libération : « Il ne s’agit pas de vendre des collections publiques. Nos œuvres sont inaliénables ».

actionclactionfp