Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a présenté lundi au Conseil de Paris ses orientations budgétaires pour 2005, qui prévoient une hausse de l'investissement et un effort particulier pour le logement social.

Le maire a fait valoir que les investissements avaient augmenté de "plus de 25%" de 2001 à 2004, avec une perspective de "doublement" d'ici la fin de la mandature. En 2005, ils devraient atteindre 1,2 milliard d'euros, contre 900 millions en 2004.
La hausse des investissements, a précisé l'adjoint aux finances Christian Sautter, est rendue nécessaire par la réalisation de projets étudiés depuis le début de la mandature (comme le tramway). Elle sera financée par une hausse "maîtrisée" de l'emprunt, les taux des impôts locaux restant inchangés jusqu'en 2007.
Par ailleurs un effort particulier sera fait pour le logement social, avec le financement de 4.000 logements sociaux en 2005 contre 3500 par an jusqu'à maintenant.

M. Delanoë a rappelé à cette occasion que l'Etat devait 110 millions d'euros aux bailleurs sociaux parisiens, une dette accumulée sur quatre ans.
Jean Vuillermoz (PCF) s'est félicité de "l'avancée importante" que représentait l'augmentation du nombre des logements sociaux. Il a constaté cependant une baisse des financements pour l'éradication des logements insalubres.
Pour Alain Riou (Verts), les orientations budgétaires vont "dans le bon sens" en ce qui concerne les transports, les crèches, le scolaire, les équipements sportifs. Il a estimé encore que pour la lutte contre
l'insalubrité, le saturnisme et contre l'hébergement d'urgence "la mairie respecte ses engagements" même si les Verts, a dit Jean Desessard, souhaiteraient une "politique du logement beaucoup plus audacieuse et solidaire".
Pour M. Riou, un effort financier "significatif" devait être fait pour la culture de proximité, qui a du mal à survivre, et pour les répartititions des aides sociales qui se font "à enveloppe constante", ce qui limite les capacités d'innovation.
Les Verts ont demandé la création de couveuses d'entreprises pour l'économie sociale et solidaire.

Jean-François Legaret, pour l'UMP, a souligné "le décalage entre les promesses et les chiffres". il a regretté la faiblesse relative des investissements alors que les droits de mutation devraient totaliser près de 600 millions d'euros de recettes en 2004, contre 420 millions d'euros prévus au budget primitif.

A l'occasion de la présentation des orientations budgétaires, le maire s'est une nouvelle fois inquiété du gel, prévu dans le projet de budget 2005 de l'Etat, de la dotation globale de fonctionnement versée aux collectivités locales, au profit de la dotation de solidarité urbaine et de la dotation de solidarité rurale.
"Si nous sommes favorables au principe de la péréquation, comment approuver le gel de la dotation forfaitaire aux collectivités locales ?", a dit M. Delanoë. "Il est clair qu'une telle décision constituerait un manque à gagner inacceptable", a-t-il ajouté, estimant qu'"à travers de telles dispositions c'est le désengagement progressif de l'Etat qui se dessine".
Il a obtenu le soutien de M. Goasguen qui s'est prêt à "s'associer aux prières qui seraient faites par la municipalité". "C'est l'argent des Parisiens qui est en cause, il ne peut pas être prétexte à des péréquations excessives, nous serons aux côtés de tous les élus pour défendre ce qui est dû", a dit l'élu UMP.

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