Le baromètre des TPE de Fiducial publié ce lundi 14 mai confirme la nouvelle baisse d'activité enregistrée au 1er trimestre 2012 mais révèle que les patrons de TPE gardent le moral. Ils envisagent aussi de recruter au cours du second trimestre. Précisions.

La dernière édition du Baromètre des TPE, réalisée par l'IFOP pour Fiducial auprès des TPE et publiée ce lundi 14 mai, révèle qu'avant le premier tour de l'élection présidentielle, les patrons de TPE se montraient un peu plus optimistes pour le deuxième trimestre aussi bien en termes d'emploi que de situation financière, après un début d'année complexe.

 

Ce n'est donc pas une surprise : les dirigeants de TPE penchaient majoritairement en faveur de Nicolas Sarkozy. Après l'élection de François Hollande, ils ne se montrent pas particulièrement positifs sur le contexte économique et social en France (28%, soit -1 point par rapport au dernier trimestre 2011). Il en va de même pour leur propre activité (51%, + 1 point). En 2007, lorsque Sarkozy était devenu président, ils étaient 39% à se dire confiants. Une proportion qui était même monté à 54% fin 2007. Par conséquent, le nouveau chef de l'Etat ne devrait pas bénéficier, de la part des petites entreprises, du moindre état de grâce.

 

Situation préoccupante
Par ailleurs, chiffres à l'appui, les dirigeants de TPE ont enregistré, au premier trimestre 2012, une baisse de leur chiffre d'affaires de 2,7%, précise l'enquête de conjoncture trimestrielle. Il s'agit d'une rechute après l'évolution positive de la tendance enregistrée sur le dernier trimestre 2011 : -0,3% contre -1,6% au troisième trimestre 2011.

 

Au total plus d'une TPE sur quatre, soit 28% des entreprises sondées, estime être dans une « situation préoccupante ». Ces chiffres sont à rapprocher de l'indicateur de situation financière* qui est toujours noyé dans les profondeurs : -17 en avril 2012, contre -18 en janvier 2012, -15 en octobre 2011 et -9 en juillet 2011.

 

Des banques toujours frileuses
Dans un contexte économique toujours tendu, l'assouplissement de l'attitude des banques mesuré en janvier dernier n'aura été que de courte durée. 27% des TPE interrogées ont effectué une demande récente de financement. Et 55% d'entre elles ont subi au moins une mesure de durcissement dont pour les plus fréquentes, des refus de prêts (dans 28% des cas, soit +10 points en un mois), des garanties supérieures à celles exigées par le passé (24%) et l'attribution d'un financement contre des taux élevés (17%).

 

Pour ce premier trimestre, malgré un taux d'embauches (10%) dans la moyenne des premiers trimestres de la dernière décennie, la création nette d'emplois est restée nulle comme sur les trois derniers mois de l'année 2011. De plus, 45% des postes créés ont été pourvus en CDI, alors que les suppressions de postes concernaient à 65 % des CDI. Malgré tout, les dirigeants de TPE demeurent optimistes pour le deuxième trimestre, ce qui se traduirait par une augmentation de la création d'emplois. L'indicateur prévisionnel pour les trois prochains mois ressort positif à hauteur de +4%. Les créations nettes devraient, elles, dépasser ces estimations dans les TPE de 10 à 19 salariés (prévision à +16%), par exemple, dans les services aux entreprises (+10%). En revanche, ces estimations prévisionnelles sont à nuancer compte tenu de la tendance généralement favorable du deuxième trimestre porté par le début de la période estivale.

 

De même, les patrons de TPE pronostiquent une légère progression de leur chiffre d'affaires (+1,4%), bien que la moitié envisage une stagnation de ses ventes (51%).

*indicateur de situation financière:% des TPE constatant une amélioration de leur situation financière par différence au % de celles enregistrant une dégradation.

 

Méthodologie
L'étude a été réalisée sur un échantillon de 1.005 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, raisonné sur les critères secteur d'activité de l'entreprise, taille de l'entreprise, région d'implantation de l'entreprise et interrogé par téléphone du 10 au 21 avril 2012.

 


actionclactionfp