Un adjoint du Maire de Nice, deux fonctionnaires de la ville et un homme d'affaires ont été mis en examen dans un dossier d'appels d'offres douteux concernant le nouveau stade de football.

Le directeur général des services de la ville et de la communauté urbaine, Michel Vialatte, 43 ans, mis en examen pour "trafic d'influence, corruption et favoritisme", a été placé sous mandat de dépôt jeudi à la maison d'arrêt de Nice, a-t-on appris de source judiciaire. René Daolio, 55 ans, chef du service du nettoiement, a été également mis en examen. Le juge des libertés devait se prononcer sur son cas jeudi soir.

La veille, l'adjoint aux sports, Bernard Orengo, 56 ans, ex-commissaire central de la ville, avait été mis en examen pour corruption passive et assigné à résidence.

La ville de Nice doit affronter une "tourmente et faire face à une situation de crise", a expliqué à la presse le sénateur-maire UMP Jacques Peyrat, affirmant "conserver sa confiance" à Bernard Orengo. "Sans l'ombre d'une hésitation, mais avec une peine infinie, j'ai pris la décision de suspendre immédiatement de leurs fonctions ces deux fonctionnaires" (MM. Vialatte et Daolio, NDLR).

Un Marseillais de 50 ans, Philippe Pariset, directeur général d'un cabinet d'assistance en maîtrise d'ouvrage, a été mis en examen et écroué jeudi à Marseille, tandis qu'un homme d'affaires de l'Essonne, Pierre Besrest, 61 ans, qualifié par les enquêteurs de "VRP des marchés publics", devait être présenté vendredi au juge d'instruction niçois Christian Guéry.

Selon le procureur de la République de Nice, Eric de Montgolfier, "la méthode frauduleuse consistait à écarter des gens pour faire prévaloir celui que l'on avait choisi".

Le procureur avait ouvert une information judiciaire le 24 octobre 2002 pour "trafic d'influence, corruption et favoritisme", après l'appel d'un juge d'instruction parisien qui, dans le cadre de sa procédure, l'avait alerté sur des faits de corruption présumés de marchés publics à Nice.

"Toutes ces personnes se connaissaient", a précisé le procureur qui évoque notamment des enveloppes, l'une de 45.000 euros, l'autre de 75.000 euros, qui devaient être versées aux intervenants.

"Le pacte et la promesse existaient" pour le seul marché du Grand stade de football de l'OGC-Nice (32.000 places) d'un coût estimé à 98 M EUR, a ajouté le magistrat estimant que ces pratiques pourraient concerner également tous les grands travaux de la municipalité: la construction d'une nouvelle mairie, l'implantation du tramway et le nettoyage de la ville.
"Il valait mieux intervenir avant que les choses ne se développent davantage", a estimé Eric de Montgolfier.

La ville a décidé de se constituer partie civile et d'engager les poursuites qui s'imposeront "chaque fois que des affaires porteront l'opprobre contre cette collectivité", a indiqué le maire.

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