FISCALITÉ. Hasard de calendrier, deux acteurs du secteur immobilier ont à nouveau tiré la sonnette d'alarme ce lundi, quant à l'apparition de nouveaux impôts sur la propriété et l'investissement immobilier.

Les propos du ministre Julien Denormandie sur la fiscalité immobilière, n'ont visiblement pas rassuré le secteur qui reste encore suspendu aux mots du président Emmanuel Macron. A l'occasion d'un débat public, le chef de l'Etat s'était montré ouvert à la réflexion sur une éventuelle taxe sur les plus-values immobilières, nourrissant les fantasmes comme les craintes des acteurs immobiliers.

 

A commencer par la présidente de la Fédération de la promotion immobilière Alexandra François-Cuxac pour qui les mots ont un sens. "Même démenties, ces idées de durcissement sont anxiogènes et elles laissent des traces", regrette la porte-voix des promoteurs immobiliers dans une tribune aux Echos, parue ce lundi.

 

Lors d'un débat public à Bourg-de-Péage dans la Drôme, Emmanuel Macron avait jugé que l'imposition des plus-values en zones très tendue était une "très bonne idée". Pour Alexandra François-Cuxac, la période de Grand débat national est surtout l'occasion pour le gouvernement de lancer des "ballons d'essai sur la fiscalité du logement".

 

Une idée reprise par Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes. Dans une tribune également parue ce lundi, le dirigeant du groupe d'immobilier haut de gamme peste contre "une poignée de penseurs médiatiques et de dirigeants (qui) imaginent chaque jour de nouveaux impôts pour combler le déficit, devenu abyssal, des finances publiques".

 

Plan de relance

 

"Rentiers", "aisés", "riches", "nantis", "profiteurs avides": Thibault de Saint Vincent comme Alexandra François-Cuxac réfutent ces adjectifs attribués aux propriétaires immobiliers, estimant, à l'exemple de la présidente de la FPI, que les premiers "rentiers" ne sont autres que l'Etat et les propriétaires de terrains.

 

"L'immobilier neuf produit par les promoteurs immobiliers (…) génère de l'activité non délocalisable, de la croissance, de l'emploi, et crée un cadre de vie attractif dans les métropoles", argumente la présidente de la FPI.

 

Le président de Barnes s'appuie, en plus des propos présidentiels, sur la proposition faite par la Fondation Abbé Pierre d'augmenter les droits de mutation pour les logements "de grand prix". Rappelant que "les droits de mutation pour les biens les plus prestigieux figurent déjà en France parmi les plus élevés d'Europe", Thibault de Saint Vincent appelle à "mettre fin à cette spirale démagogique qui (…) prétend désigner à l'opinion publique les coupables idéaux".

 

Pour Alexandra François-Cuxac, l'heure est à un "plan de relance", tout en se référant au plan d'investissement volontaire adopté par Action Logement et doté de 9 milliards d'euros. La présidente de la FPI estime également que les premières solutions se trouvent dans les territoires, en encourageant la délivrance de permis de construire, tout en assurant aux élus une "recette locale" alternative à la taxe d'habitation.

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