L’architecte californien Thom Mayne, 61 ans, est le 8ème lauréat américain du prestigieux Pritzker Prize, 14 ans après Robert Venturi. Il est le fondateur de l’agence Morphosis, créée en 1972 avec pour but de dépasser les limites des formes et des matériaux traditionnels de l’architecture.

Depuis maintenant 29 ans, le Prix Pritzker honore chaque année un architecte vivant dont l’oeuvre construite a apporté une contribution signifiante à l’environnement bâti. Elle doit également démontré l’engagement, le talent et le caractère visionnaire de l’architecte.

L’américain Thom Mayne crée son agence d’architecture «Morphosis» en 1972. Diplômé des universités Southern California et Harvard, il commence sa carrière par de petits projets : restaurants, résidence, clinique médicale. Ce n’est qu’à la fin des années 90 qu’il gagne des concours plus importants, grâce à des dessins originaux et un usage audacieux des matériaux.

Cette pratique, Thom Mayne l’a hérité des Sixties, années turbulentes qui ont engendré chez lui un fervent désir de changement et une attitude rebelle. Cela se remarque particulièrement dans ses projets de grande échelle comme le Student Recreation Center à l’Université de Cincinnati et le quartier du California’s Department of Transportation (District 7) à Los Angeles, tous deux livrés l’an dernier, ou bien le prochain bâtiment d’art et d’ingénierie de la Cooper Union à Manhattan (2007), ou encore le village olympique de New York, si la ville obtient les Jeux de 2012.

L’approche architecturale et philosophique de Thom Mayne ne dérive pas du modernisme européen, ni d’influences asiatiques, ni même de ses confrères américains du siècle dernier. Tout au long de sa carrière, il a créé une architecture originale et unique, notamment liée à la ville de Los Angeles et sa région, où il construit et enseigne depuis longtemps. Thom Mayne est l’un des fondateurs du département architecture de l’Université Southern California.

Lorsque Thom Mayne a appris par téléphone qu’il était lauréat du Pritzker Prize, il est d’abord resté sans voix. Puis il a expliqué que de part sa nature et son éducation, il n’a jamais penser être celui qui l’emporterait : «toute ma vie je me suis toujours vu comme un outsider».
Lord Palumbo, président du jury du Pritzker Prize, a déclaré que le travail architectural du lauréat était «à part», qualifiant son vocabulaire d’«original et exubérant», avec une palette «riche et diversifiée». Il a également salué les risques brillants pris par l’architecte : «fusion de l’art et de la technologie».

L’architecte américain Frank Gehry, membre du jury et vainqueur du prix en 1989, a expliqué avoir ressenti une vive émotion à l’idée que le nouveau lauréat provienne de la même partie du monde que lui. Il a ajouté: «Je le connais depuis longtemps, je l’ai vu grandir, mûrir et devenir un architecte ‘authentique’. Et il continue d’explorer de nouvelles voies pour fabriquer des édifices bien entendus utilisables, mais aussi excitants.»

Thom Mayne a également construit hors des Etats-Unis, quelques exemples : le Hypo Alpe-Adria Center à Klagenfurt (Autriche) ; le ASE Design Center à Taipei (Taiwan) ; la Sun Tower à Séoul (Corée du Sud). A Madrid (Espagne), il devrait livré l’an prochain un ensemble de logements sociaux. Quant au plus récent concours gagné, il date du 1er mars dernier et concerne la réalisation de l’Alaska State Capitol à Juneau (Alaska).

La cérémonie de récompense aura lieu le 31 mai à Chicago, dans le Millennium Park où se trouve le Jay Pritzker Pavilion, une structure qui porte le nom du fondateur du prix et qui a été conçu par Frank Gehry. Un chèque de 100.000 dollars et une médaille en bronze accompagneront la remise officielle du prix.

Pour en savoir plus :
- Le site Internet de l’architecte
- Le site Internet du Pritzker Prize

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