L’architecte japonais - qui aurait dû construire la Fondation Pinault à Boulogne-Billancourt - succède à l’architecte italien Renzo Piano au palmarès de l’Union Internationale des Architectes. Sa médaille d’or lui sera remise lors du prochain congrès de l’UIA à Istanbul, le 6 juillet.

La médaille d’or de l’UIA est décernée depuis 1984 à des architectes vivants, dont les réalisations ont été conçues en faveur de l’homme, de la société et de la promotion de l’art. Cette année le jury, réuni à Shanghai du 18 au 20 avril 2005, a décidé de l’attribuer à l’architecte japonais Tadao Ando.

Tadao Ando naît en 1941 à Osaka. Il y grandit, élevé par sa grand-mère maternelle entre les champs de la périphérie urbaine et les ateliers d’artisans charpentiers où il apprend à travailler le bois, construisant des maquettes d’avions et de bateaux.

A dix-sept ans, après une brève carrière de boxeur, Tadao Ando décide de devenir architecte. Autodidacte, il visite les temples de Nara et Kyoto, découvre Le Corbusier qui le fascine, puis entre 1962 et 1969, voyage en Europe, aux Etats-Unis, et en Afrique. A son retour, il fonde sa propre agence à Osaka où il conçoit de petites maisons de bois, des aménagements intérieurs et du mobilier. En 1975, il réalise la Maison Sumiyoshi à Osaka, primée par l’Association japonaise d’architecture. Dès lors les réalisations s’enchaînent, sa notoriété grandit, au Japon et dans le monde où il accumule les prestigieuses récompenses. Reconnu par ses pairs, il enseigne à l’Université de Tokyo.

En 1995, il reçoit le prestigieux Prix Pritzker, après ses compatriotes Kenzo Tange et Fumihiko Maki. Profondément ému par le séisme de Kobe qui avait cruellement touché, la même année, le quartier de ses premières réalisations, il offre la dotation de son prix aux orphelins de la ville.

Sa maîtrise des matériaux, le béton auquel il donne un toucher soyeux, le bois dont il utilise les assemblages avec virtuosité, le verre, l’eau, la lumière, font de lui un maître inspiré de la construction et de la conception architecturale. Il imprime son savoir-faire et son lyrisme dans des maisons individuelles, des temples et des musées, puis dans d’ambitieux programmes comme la rénovation de Kobe ou de vastes complexes culturels aux Etats-Unis.

Citations du jury
«Au milieu des Années soixante-dix, le jeune Tadao Ando fait irruption sur la scène architecturale internationale avec une minuscule maison urbaine construite en alignement sur une rue de Sumiyoshi, à Osaka. Il crée un micro cosmos, un espace d’une simplicité extrême, abstrait et riche, en relation parfaite avec l’environnement, traité avec un grand souci du détail et une qualité de mise en oeuvre subtile du béton armé apparent.

Depuis, il a façonné l’architecture poétique caractéristique du style Ando qu’il a offerte au monde avec talent et sensibilité, quelles que soient la nature ou l’échelle du projet. Parmi ses plus récentes réalisations figure le Musée d’Art Moderne de Fort Worth au Texas.

La force et l’étendue de sa passion ont mis en évidence ses idéaux autant dans son architecture à la fois simple, forte et belle, que sur un plan socio-culturel, exerçant dans le monde entier en tant qu’architecte et qu’enseignant. Sa contribution immense en faveur de l’architecture contemporaine, en faveur des architectes et aussi, de ceux qui ne le sont pas, lui font sans conteste mériter la Médaille d’or de l’UIA.»

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