Des solutions contre l'urgence climatique à Paris s'exposent au Pavillon de l'Arsenal

 

L'exposition présente le travail d'élèves d'écoles primaires et collèges, d'étudiants en architecture et en paysagisme, d'habitants ayant suivi des cours d'écriture, et d'artistes qui ont participé à des dispositifs créatifs participatifs entre septembre 2022 et décembre 2023. "Les ateliers ont notamment permis de sensibiliser les enfants sur les effets, sur le long terme, du changement climatique", explique lors d'une visite de presse le 5 février 2024 Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris en charge de l'innovation, de l'attractivité, de la prospective Paris 2030 et de la résilience.

 

Un grand nombre d'idées

 

Parmi les propositions, des étudiants de plusieurs écoles (dont l'École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est et l'École des ponts et chaussées) ont travaillé sur la renaturation des berges afin de générer de nouveaux espaces de fraîcheur. La ville, déminéralisée, renaturée et ombragée, offrirait un espace urbain plus agréable dans lequel habiter. Un autre groupe d'étudiants, cette fois-ci en design d'espace, a pensé à fabriquer d'immenses ballons flottant au-dessus de Paris qui créeraient des zones d'ombres en cas de canicules, et protégeraient les personnes les plus fragiles.

 

 

Trois étudiants en architecture et en langue japonaise à l'École nationale d'architecture de Versailles et à l'Institut national des langues et civilisations orientales ont, eux, proposé une autre réponse aux fortes chaleurs. Celle-ci se base sur la modification légère de l'habitat, en remplaçant certaines parois par des panneaux démontables, qui généreraient des courants d'air les nuits de canicule.

 

 

Que faire lors d'une inondation ?

 

En cas d'épisode de crise, des brochures pourraient être distribuées aux habitants et aux touristes. C'est ce que proposent des élèves de 5e du collège Françoise - Seligmann (Xe arrondissement). Ces prospectus aideraient à localiser les ressources existantes dans la ville pour se restaurer et se déplacer en toute sécurité. Le document indiquerait également les musées que les usagers pourraient visiter.

 

Et pour adapter le mode de vie des Parisiens, des élèves de classe de 3e du collège François - Couperin (IVe arrondissement) ont détourné de leur fonction initiale de nombreux objets du quotidien. Sous la forme de croquis, on retrouve une paille filtrante permettant de boire l'eau de la Seine, un manteau imperméable et flottant, des gants-palmes ou encore un parapluie récupérateur d'eau.

 

 

Des solutions innovantes

 

La maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est réjouie de la "créativité et de l'ingéniosité" des participants. "Les résultats nous interpellent pour approcher de façon tout aussi créative nos politiques publiques. Cette mise en récits collective nous inspire pour proposer des solutions innovantes." Son adjointe, Pénélope Komitès, affirme, elle, avoir été "bluffée par l'audace des participants". "Réaménagement des horaires de travail, usage des sous-sols, questionnement sur le périphérique, développement de nouveaux modes de transports… Ces idées, variées et précieuses, nous aident à nous projeter."

 

Dans cette exposition, les réponses apportées par les contributeurs sont le plus souvent positives. "L'image qu'on a de cet avenir est moins sombre que ce qu'on pourrait penser. Les plus jeunes voient de l'espoir et des solutions", se félicite Marion Waller, directrice générale du Pavillon de l'Arsenal. "Les futurs envisagés par les participants sont ancrés dans le réel et dans la vie quotidienne des Parisiennes et des Parisiens : façon d'habiter, de se déplacer, de travailler, de se nourrir, d'interagir. Plus concrets, ils nous invitent à nous réapproprier un avenir qui semble aujourd'hui nous échapper", considère, pour sa part, Laurence Duffort, directrice du CAUE de Paris.