Alors que le lot des cadres de façade pour le chantier de la tour Carpe Diem vient d'être remporté par une société chinoise, le président du syndicat national des façades vient d'écrire à la ministre de l'Economie Christine Lagarde pour signifier son mécontentement. Il estime qu'il s'agit là d'un «mauvais coup porté aux entreprises» françaises.

Yuanda, une société chinoise spécialisée dans les constructions métallurgiques, vient d'être désignée pour construire les cadres de façades de la tour Carpe Diem, actuellement en chantier dans le quartier d'affaires parisien de La Défense. C'est la filiale française de l'assureur britannique Aviva, propriétaire de cette tour, à égalité avec Predica (filiale d'assurance-vie du Crédit Agricole), qui l'a annoncé.

 

Interrogées par l'AFP, plusieurs entreprises françaises se sont indignées de cette décision. «C'est un mauvais coup porté aux entreprises de notre pays dans une période difficile, notamment dans le secteur de l'immobilier d'entreprise», a déclaré à l'AFP André Liébot, président du syndicat national des façades. Il dénonce un «dumping économique, social et environnemental des Chinois qui veulent s'implanter en France comme ils l'ont fait en Afrique et en Europe de l'Est». Selon André Liébot, la société française Ouest Alu, qui fait partie du groupe qu'il dirige, avait déposé une offre de 24 millions d'euros pour ce lot, en concurrence avec une autre entreprise française et une italienne. Mais c'est finalement Yuanda qui l'a emportée, avec une offre inférieure à 18 millions d'euros, selon lui. Dans un courrier de protestation envoyé à la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, il indique même que cela «représente une perte de 250.000 heures de travail pour une entreprise française».

La tour Carpe Diem (162 m et 38 étages), qui doit abriter des bureaux lorsqu'elle sera terminée fin 2012, fait partie du plan de rénovation de La Défense, en remplacement d'une petite tour édifiée dans les années 70.

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