PRO BTP fête ses dix ans... et dresse un bilan positif de son action en matière de protection sociale et familiale dans le BTP. Serge Pujol, son directeur général, mise aujourd'hui sur l'épargne salariale et souhaite une réflexion sur la pénibilité des métiers dans le contexte du débat sur les retraites.

Dix ans après la réunion des caisses de retraite et de prévoyance au sein du groupe PRO BTP, pouvez en dresser un bilan positif ?

Serge Pujol : Notre groupe de protection sociale et de prévoyance n'a pas à rougir devant les autres branches d'activité. On nous envie même notre protection sociale...PRO BTP réunit aujourd'hui deux caisses de retraites (AGIRC et ARRCO) au lieu de 3 précédemment, et une seule caisse de Prévoyance. Notre groupe est plus réactif, grâce à notre politique de services de proximité : nous avons 300 points de contact en France qui permettent aux salariés et aux retraités de se faire accompagner. Nous avons des conseillers artisans dédiés aux petites entreprises. En terme de fonctionnement, notre budget est passé de 197 MF à la fin de l'année 1993 à 181 MF en 2003. Depuis, cette période, 180 millions d'euros d'économie ont été réalisés...

Vous avez mis récemment en place un site Internet, quels retours en avez vous ?

Notre site Internet (www.probtp.tm.fr) a pour but de faciliter et simplifier les formalités administratives des entreprises. Nous allons d'ailleurs les inciter à déclarer la situation des salariés à partir de cet outil, pour une plus grande réactivité. On peut par exemple immédiatement ouvrir des droits à un salarié dès que l'entreprise fait une déclaration par internet. Aujourd'hui, les entreprises nous réclament surtout des documents comme le guide pratique des formalités administratives. L'accord de branche épargne salariale est également très demandé...

Où en êtes vous en ce qui concerne le lancement des produits d'épargne salariale pour les entreprises artisanales ?

Le dispositif est dorénavant opérationnel. Une campagne de promotion forte va être engagée vis à vis des entreprises artisanales : il s'agit, en effet, d'un outil de valorisation intéressant pour l'artisan et ses salariés, grâce à l'abondement qui procure un effet de levier énorme. Pour l'artisan et ses salariés, ce peut être un moyen de se constituer un pécule supplémentaire pour faire face à un projet dans leur vie active ou au moment de leur retraite. On compte d'ailleurs sur le relais des organisations professionnelles pour promouvoir l'épargne salariale. Par rapport à la concurrence, je rappelle que nous nous avons les taux de frais de gestion les plus bas du marché. Si les prélèvements sont moindres, le retour dans le temps sera beaucoup plus important qu'ailleurs...

Le projet actuel du gouvernement sur les retraite prend-il suffisamment en compte la pénibilité des métiers du bâtiment ?

Tout le débat en cours a pour but d'assurer la pérennité de la retraite par répartition, qui est pour moi le meilleur système. Le projet prévoit que des discussions devraient s'ouvrir par rapport à la pénibilité des métiers. La branche BTP devra réfléchir à ce qu'elle fait en la matière. Et il y a de quoi réfléchir lorsque l'on sait que, au moment de leur départ en retraite, seules 30 % des personnes sont encore en activité dans le BTP. Les autres sont soit en maladie, soit en invalidité, soit au chômage... On a donc un vrai problème à résoudre dans le Bâtiment... Cela ne doit pas nous faire oublier que l'autre défi qui nous attend est celui de la sécurité sociale... qui amènera une hausse inévitable des cotisations des mutuelles...

Propos recueillis par Fabienne Leroy

Les villages de vacances : un vrai succès !
"L'ouverture des villages de vacances aux artisans est un vrai succès, confirme Serge Pujol, mais la demande est supérieure à l'offre ! ". " Si les artisans prenaient leurs congés en dehors des périodes scolaires, nous pourrions mieux les satisfaire !". En attendant, PRO BTP donne la priorité aux salariés et à ceux qui ne sont jamais venus. "Les artisans, en tant qu'anciens salariés, ont néanmoins accès à nos villages. Les artisans purs, eux doivent attendre les places disponibles"

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