Pour la 4e fois depuis la création de ce lieu mythique dédié à la musique en 1927, Pleyel se refait une beauté. Bouygues Construction, à travers sa filiale Bouygues Bâtiment Ile-de-France, a été mandaté par le propriétaire du lieu, IDSH, pour en assurer les travaux. La rénovation, qui a débuté en janvier 2005 pour une livraison prévue fin juillet 2006, représente un coût total de 33 millions d’euros.

La rénovation de l’ensemble immobilier Pleyel (situé au 252 rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris) comprend trois ensembles distincts : la rénovation de la salle Pleyel proprement dite (11.000 m2) pour un budget de 27 millions d’euros, la rénovation des surfaces de bureaux (3.000 m2) de l’immeuble donnant sur la rue du Faubourg Saint-Honoré : 5 millions d’euros, et la rénovation du magasin sur rue (280 m2) qui va devenir un show-room pour les pianos Pleyel : 1 million d’euros.

Bouygues Construction, au travers de sa filiale francilienne Bouygues Bâtiment Ile-de-France, assure la rénovation de l’ensemble. Un contrat de promotion immobilière a été passé entre Sodéarif, filiale de développement immobilier de Bouygues Bâtiment Ile-de-France, et l’actuel propriétaire de Pleyel, IDSH (Immobilière Daru Saint Honoré, appartenant à Hubert Martigny). La livraison des travaux est prévue le 31 juillet prochain pour une mise en service dès septembre. 19 mois de travaux «pour détruire et reconstruire», a raconté mercredi lors d’une visite du chantier, Arnaud Marion, secrétaire général de la Salle Pleyel et administrateur d’IDSH. «Avec la volonté générale de se dire que l’on est dans l’une des quatre grandes salles mythiques du monde», a-t-il rajouté.

«C’est une chance magnifique de pouvoir s’attaquer à un paquebot pareil», a de son côté déclaré l’architecte de la rénovation, François Ceria. Longue de 44 mètres sur 27 mètres de large, avec une hauteur sous plafond de 19 mètres, la salle Pleyel a été entièrement repensée pour offrir une plus grande homogénéité acoustique et une meilleure écoute. Le cabinet Artec est intervenu pour la conception acoustique et scénographique.
Ainsi, pour un plus grand confort du spectateur, la salle est passée de 2.370 sièges à 1.913 sièges, «ce qui va permettre d’améliorer le volume par spectateur de près de 30%», a expliqué Arnaud Marion.
De même, le fond de la salle au niveau du parterre sous le premier balcon a été fortement rapproché afin de supprimer les sièges où les conditions d’écoute n’étaient pas satisfaisantes. La scène a été avancée et agrandie pour donner une plus grande sensation d’intimité.

Enfin, en ce qui concerne l’esthétique de la salle, le parti pris n’était pas de faire une copie de l’original. «L’objectif a été de s’inscrire dans un volume capable et une structure existante incontournable», a déclaré l’architecte François Ceria. «Dans cette ensemble patrimonial exceptionnel, nous avons privilégié une vision contemporaine avec une salle claire et des matériaux très simples. Cela pour marquer le passage d’hier à demain,» a-t-il ajouté.

Précédentes rénovations de la Salle Pleyel
1958 : sous la direction d’André Hamayon, le plateau de scène est agrandi mais un cadre de scène est créé modifiant les conditions de jeu et d’écoute. Le plafond est abaissé et des réflecteurs sont posés. La rotonde du hall est couverte et une coupole lui succède.
1981 : Claude Hamayon et Xavier Rosset remodifient le cadre de scène et posent des réflecteurs au plafond.
1994 : Christian de Portzamparc modifie les nez de balcon, habille les murs et le plafond, redécore le hall et la rotonde en enlevant notamment la mosaïque du sol pour laisser la place à du marbre blanc.


 




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