La ministre de l'Environnement persiste et signe : interrogée sur l'exploitation du sable coquillier en baie de Lannion, Ségolène Royal a expliqué que, sur son instruction, aucun arrêté préfectoral ne l'autorisant ne sera pris. Elle estime que l'impact environnemental n'a pas été correctement évalué.
Sur le plateau de France 3, dans l'émission "Dimanche en politique", Ségolène Royal a réaffirmé son opposition à l'exploitation des sables coquilliers par la Compagnie Armoricaine de Navigation (groupe Roullier) en baie de Lannion (Côtes d'Armor). La ministre de l'Environnement s'était déjà prononcée sur le sujet au mois de septembre 2016, tandis que la CAN avait d'elle-même suspendu les opérations d'extraction sous-marine. Ces opérations, qui avaient été autorisées en avril 2015 par le ministère de l'Economie, visaient à approvisionner les agriculteurs en sable calcaire afin de modifier l'acidité de leurs terres. En décembre dernier, le Conseil d'Etat avait rejeté les recours des associations et de la commune à l'encontre de la concession du groupe Roullier, obtenue pour une durée de 15 ans (et un volume maximal de 250.000 m3 de sable par an).
Mais Ségolène Royal s'était alarmée de l'impact environnemental de cette exploitation, dans une zone de 4 km² située à proximité de deux sites classés Natura 2000. A l'antenne, la ministre s'est montrée ferme : "L'arrêté préfectoral n'était valable qu'un an, jusqu'en décembre 2016, et sur mon instruction, le préfet n'a pas repris cet arrêté. Donc, pour l'instant, l'extraction est annulée et il n'y aura pas de nouvel arrêté". Elle a ajouté : "En plus, la réglementation n'a pas été appliquée, notamment l'évaluation des dégâts environnementaux sur la baie de Lannion. Alors qu'il existe des carrières à terre, mais qui coûtaient un peu plus cher à l'entreprise pour aller chercher l'équivalent des sables coquilliers". Cependant, aucune décision définitive n'a été prise et l'exploitation pourrait reprendre après le changement de gouvernement au mois de mai prochain.
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