GRAND PARIS EXPRESS. Des informations parues dans le Canard enchaîné évoquent de nouveaux dérapages financiers et de délais dans le projet de super-métro francilien. Contactée par Batiactu, la Société du Grand Paris (SGP) réagit.

Un article du Canard enchaîné du 27 février 2019 fait état de nouveaux dérapages financiers dans le projet du Grand Paris express. L'hebdomadaire satirique évoque notamment la gare de la Défense, qui devrait nécessiter "deux cents mois" de travaux, "soit près de dix-sept ans". Pour quelles raisons de tels délais ? "Les ingénieurs se sont surpassés. Ils ont imaginé creuser cette gare dans le sous-sol de l'immense centre commercial des Quatre-temps. [...] Les ouvrier vont donc devoir tout reprendre en sous-œuvre, pilier par pilier et à la petite cuillère, en croisant les doigts pour que rien ne bouge...", peut-on y lire.

 

Le recours à des contrats de conception-réalisation évoqué

 

La Société du Grand Paris (SGP) envisagerait alors, toujours d'après le Canard, de passer par des contrats de conception-réalisation pour tenir les délais, au prix d'un nouveau surcoût. "Le bâtiment n'étant pas une œuvre de bienfaisance, les devis risquent d'être sacrément gonflés au départ, afin de parer à tous les pépins possibles", peut-on y lire.

 

 

Contacté par Batiactu, l'organisme a souhaité réagir. "Thierry Dallard, président de la SGP, a dit dès le début de son mandat l'an dernier qu'il allait faire preuve de davantage de transparence et partager les informations", nous explique un porte-parole. "Un administrateur a en effet évoqué le chiffre de 200 mois de travaux, c'est exact, mais ce chiffre est valable à un instant 't'." Cela serait donc une sorte d'hypothèse de travail.

 

Une complexité "inouïe" à La Défense

 

"Nous avons affaire, dans le cas de cette station La Défense, à une complexité inouïe, et c'est pourquoi Thierry Dallard a pris l'idée de passer en conception-réalisation." Un type de contrat, rappelons-le, initialement créé pour précisément répondre à des chantiers exceptionnellement complexes ou soumis à des délais très contraints. Ce recours aux contrats globaux permettrait de gagner trois à quatre ans, d'après des évaluations effectuées par la SGP. "Mais, pour l'ensemble du réseau, l'objectif reste 2030, en accord avec le calendrier fixé par le Premier ministre", assure la SGP. Le Canard enchaîné cite certains experts pur lesquels les dates de 2035 ou 2040 sont plus crédibles. "Toutefois, toutes les gares doivent être terminées afin qu'une ligne soit mise en service. Si la gare de la Défense est en retard, c'est effectivement l'ensemble de la ligne qui en pâtira", reconnaît la SGP.

 

Toujours à propos de cette fameuse gare, sa position géographique sera peut-être amenée à évoluer au vu des défis soulevés par le choix actuel. "L'idée de départ est qu'elle devait être au plus près de la ligne A du RER et 1 du métro", nous explique-t-on. "C'était d'ailleurs une volonté politique, et non pas un choix d'ingénieurs. Peut-être que d'autres études seront conduites sur des variantes, et que la gare sera déplacée d'une centaine de mètres si cela diminue significativement les difficultés."

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