Les travaux de rénovation du pont d'Aquitaine, qui avaient subit un retard de 13 mois et ont été l'objet d'une polémique entre l'administration et les entreprises Vinci et Baudin-Chateauneuf sont entrés dans nouvelle phase. Jeudi 14 mars, les ouvriers ont commencé à tirer les nouveaux câbles de soutien du tablier.

Rappelons que les câbles de ce pont suspendu, inauguré en 1967, étaient atteints de corrosion. D'ici fin juin, 61 câbles, de 800 mètres chacun, seront tirés de chaque côté du pont au-dessus de la Garonne, formant ainsi une nouvelle "nappe". Suivront la mise sous tension des câbles et le transfert de charge du tablier sur ce nouveau support.
Les travaux se termineront avec l'agrandissement de la chaussée qui gagnera deux voies supplémentaires, pour mise en service fin 2004.

Ces travaux ont débuté en mai 2000 avec la réalisation de travaux de génie civil, dont l'élargissement des piliers qui culminent à plus de 100 mètres au-dessus du fleuve.

Cette première phase de travaux s'est soldée par un retard de quelque 13 mois sur le calendrier prévu, ce qui a provoqué une polémique entre les services de l'Etat, préfecture et direction régionale de l'Equipement, et le groupement d'entreprises Vinci et Baudin-Chateauneuf, à propos d'éventuelles pénalités de retard.

En cause notamment, un glissement de terrain sur la rive droite du pont, qui a nécessité d'importants travaux de remblai et de renforcement des structures de soutien. Le groupement d'entreprises s'est aussi plaint de l'impossibilité d'obtenir des documents relatifs à la construction du pont.

"Il y a des différends sur les causes des retards", a reconnu jeudi le Directeur régional de l'Equipement, Yves Massenet, qui a assisté, avec le préfet Christian Frémont, au tirage du premier nouveau câble.

"Nous ne sommes pas en mesure de chiffrer les effets du retard", a poursuivi M. Massenet, selon lequel il y a une recherche de règlement des problèmes techniques et financiers "à l'amiable, par désignation d'experts".

Les travaux de rénovation avaient été décidés après expertise des câbles d'origine, non galvanisés et qui se sont révélés en mauvais état. Cette expertise avait été décidée après qu'un câble du pont de Tancarville eut cédé, a rappelé jeudi Jacques Cazou, directeur du département "ponts métalliques" chez Baudin-Chateauneuf.

Ces derniers mois, sa direction avait plusieurs fois dénoncé la "sécurité insuffisante" mise en place pour les travaux, pour les ouvriers mais aussi pour la protection de la voie ferrée Bordeaux-Paris qui passe sous le pont. Depuis, la signalisation a été renforcée et des contrôles radars mis en place.

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