Des collectivités locales du Haut-Rhin ont annoncé vendredi qu'une troisième usine d'incinération de déchets ménagers entrera en service en 2010 dans le département. Et ce, malgré la controverse liée à ce projet.

Malgré l'opposition d'associations écologistes et de plusieurs communes, une troisième usine d'incinération de déchets ménagers verra le jour en 2010 à Aspach-le-Haut, dans le Haut-Rhin (68). Le projet a été attribué à l'entreprise autrichienne Inova, a souligné le Syndicat mixte du secteur 4 (SM4), maître d'ouvrage, qui réunit des élus délégués de 140 communes. Selon Francis Louis, président du syndicat mixte, le montant du projet est estimé à 69 millions d'euros.



Le futur incinérateur traitera 75.000 tonnes d'ordures ménagères par an, déchets industriels banals (DIB) et boues de station d'épuration.

Alors que le rapport de l'Institut national de veille sanitaire établissait, jeudi, un lien entre cancer et proximité d'une usine d'incinération dans les années 1970 et 1980, Francis Louis a affirmé que « l'installation n'aura rien à voir avec celles qui ont fait l'objet de l'étude nationale », a assuré Francis Louis.

Les opposants, habitants et militants associatifs, réclament quant à eux le remplacement de l'incinérateur par la méthode de la méthanisation, 30% moins chère. Selon Jacques Muller, élu du SM4 opposé à l'incinérateur, cette technique ? qui produit du biogaz et du compost à partir des déchets, sans rejeter de substances toxiques comme les dioxines ? aurait en outre représenté une économie de 20 millions d'euros. Il pronostique par ailleurs une « dérive des coûts de fonctionnement ». Et d'ajouter que la méthanisation des ordures ménagères aurait nécessité une très forte amélioration du tri par les habitants pour être efficace.

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