PATRIMOINE. Les impératifs budgétaires et de calendrier ont eu raison du projet initial de restauration du Grand Palais, qui prévoyait notamment de creuser sous la nef et de rendre accessible les toits du bâtiment parisien.

Trop cher, trop long : le projet de restauration du Grand Palais, sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris, a été abandonné, a indiqué le ministère de la Culture, le 28 septembre. Les deux principaux facteurs de ce changement de pied sont d'un part, le risque de dépassement des délais, alors que des épreuves des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 doivent avoir lieu dans cet immense espace de 70.000 mètres carrés, et le risque de dépassement du budget initial, au vu de l'envergure des transformations prévues.

 

 

En outre, indique le ministère, "le périmètre du projet s'est étendu : depuis fin 2018, les façades et la statuaire du Grand Palais ont connu une dégradation très importante, générant la mise sous filet de l'ensemble des ouvrages. Ce phénomène inattendu n'était pas pris en compte dans le projet initial". Leur restauration, "indispensable, devra être réalisée dans le respect de l'enveloppe du projet global".

 

Le projet initial, porté par l'agence Lan, prévoyait de creuser sous l'immense nef un soubassement pour créer un nouvel espace d'expositions, ou encore de rendre une partie de la toiture accessible. Le concours avait été remporté en 2013 et devait être terminé en 2023, pour un budget de 135 M€ hors taxes.

 

Un nouveau projet dans la même enveloppe budgétaire

 

Le ministère de la Culture a donc demandé à Chris Dercon, président de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, de concevoir, en lien avec Universcience, opérateur du Palais de la Découverte, qui fait partie de l'ensemble, "un projet de restauration respectant les impératifs budgétaires et calendaires, en maintenant l'ambition programmatique et culturelle initiale, et en intégrant la restauration de nouveaux éléments".

 

Le nouveau projet se devra d'être "plus sobre, visant à redécouvrir le bâtiment et à retrouver et à exploiter ses espaces initiaux". Les destructions sont réduites au minimum, et le projet n'imposera plus, fait savoir le ministère, de creuser sous la nef "ni dans les espaces boisés classés et espaces verts protégés situés aux abords du monument". Ainsi, d'une part, "la dimension écologique du projet est renforcée", mais également, le risque de dérapage financier est bien moindre.

 

"Architecture post-covid"

 

Le maître d'ouvrage affirme quatre principes structurants du programme architectural. Il entend, en premier lieu, "restaurer et mettre aux normes le monument, notamment en matière de sécurité incendie et d'accessibilité" ; l'ensemble devra également retrouver "les circulations historiques du bâtiment, du nord au sud (connexion Champs-Elysées - Seine) et de l'est à l'ouest (connexion entre la Nef du Grand Palais et du Palais de la découverte)" ; il s'agira, ensuite, restaurer la nef "pour augmenter sa jauge et réguler sa thermie" ; et enfin, de créer une entrée commune pour les publics du Grand Palais et du Palais de la découverte. Le projet s'inscrit en outre dans une "architecture post-covid", qui impose des lieux de circulation plus généreux que le projet de 2013.

 

La nef et les galeries l'entourant devront être restaurées et mises aux normes d'ici le printemps 2024 pour l'accueil les Jeux. L'intégralité du monument, y compris le Palais de la Découverte, sera ouvert au public au printemps 2025.

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