Alors que s'ouvrait jeudi la troisième édition de l'opération «Objectif plein emploi en France», Monster a publié son baromètre des emplois verts. Si la majorité des Français croit en l'effet positif du développement durable sur la création d'emploi, les entreprises constatent encore de nombreuses inadéquations entre les nouvelles spécialités «vertes» et le profil des professionnels. Explications.

Trois français sur cinq estiment que le potentiel généré en termes d'emploi par le secteur de l'environnement est bien réel, selon un baromètre établi par Monster à l'occasion de l'opération «Objectif plein emploi en France», qui débutait ce jeudi à Paris, lancée par les secrétaires d'Etat Laurent Wauquiez et Valérie Létard, respectivement en charge de l'emploi et du développement durable. Si les Français sont optimistes quant aux opportunités d'emploi déclenchées par la vague verte, un tiers d'entre-eux estime néanmoins qu'il faut mettre en place «un travail d'information plus important», car les différents métiers raccrochés au développement durable sont encore globalement méconnus.

 

Si la croissance verte doit concerner 600.000 emplois en France à l'horizon 2020 selon une étude du Boston Consulting group, les chiffres sont tout de même à relativiser, car il ne s'agit pas forcément de 600.000 nouveaux emplois. «Il faut distinguer la création de nouveaux métiers et le recyclage de métiers existants pour coller aux attentes du développement durable», explique Laurence Bricteux, responsable marketing chez Monster pour la France et l'Europe du sud. «Entre l'optimisme délirant du début de la crise et aujourd'hui, les choses ont évolué : on se rend compte que parmi les postes que l'on appelle les emplois verts, une partie sont en fait des métiers 'recyclés', qui existaient déjà et qui se sont adaptés», analyse-t-elle.

 

La solution dans la formation ?
Un constat propre à plusieurs secteurs, dont celui du BTP. En effet, il existe évidement de nouveaux métiers et de nouveaux matériaux, mais on assiste surtout à de nouvelles spécialités : les professionnels du bâtiment se forment au raccordement des panneaux solaires, des pompes à chaleur… Les offres pour ce type d'emploi ne manquent pas, ni le nombre de candidats d'ailleurs. Pourtant, les entreprises peinent encore à trouver les bonnes personnes pour ces postes. «Tout le problème se situe au niveau de la formation. Les gens sont intéressés mais bien souvent, il y a un petit fossé entre leurs niveaux de qualification et la spécialisation de l'emploi», observe Laurence Bricteux. «C'est là que les organismes de formation doivent jouer leur rôle à la fois éducatif et d'information, pour expliquer que de nombreuses formations courtes, de quelques jours à plusieurs semaines, existent. La formation doit se faire en amont ou pendant la recherche d'emploi, car le secteur du développement durable compte de nombreuses PME qui doivent recruter des personnes déjà opérationnelles car elles n'auront pas le temps de les former. Il y a vraiment quelque chose à faire du côté de la spécialisation des professionnels».

 

A noter tout de même, un quart des Français interrogés pour le baromètre des emplois verts estime que «seuls quelques métiers seront demain voués à être durables et responsables». Pour Monster, qui croit fermement à la pérennité de ces métiers, «cette méconnaissance relative à la diversité des métiers existant dans le secteur et cet a priori expliquent en partie l'inadéquation constatée aujourd'hui sur le marché du travail entre l'offre et la demande d'emplois».

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