Au procès à Bruxelles d'anciens dirigeants du groupe français Schneider, dont l'ex-patron Didier Pineau-Valencienne, les parties civiles ont réclamé plus d'un milliard d'euros de «dommages matériels» au cours des audiences qui se sont achevées mercredi.

M. Pineau-Valencienne répond depuis janvier, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, aux côtés de 15 autres prévenus, d'accusations de faux, d'escroquerie et de blanchiment dans une affaire liée à la gestion il y a une dizaine d'années de deux filiales belges de Schneider, Cofibel et Cofimines.

Le 15 avril, le procureur général Jean-François Godbille avais requis quatre ans de prison avec sursis contre Didier Pineau-Valencienne, ainsi que la «confiscation» de plus de 150 millions d'euros à l'encontre des principaux prévenus. Pour le procureur, les dirigeants de Schneider ont eu recours à des mécanismes financiers illégaux, notamment la «fiducie», pour masquer certains actifs de Cofibel et Cofimines à leurs actionnaires minoritaires, avant de racheter les deux sociétés à un prix sous-évalué.

Depuis le 26 avril, les parties civiles représentant d'anciens actionnaires minoritaires de Cofibel et Cofimines se sont succédé à la barre pour réclamer quelque 165 millions d'euros de dommages à Schneider, Cofibel, Cofimines, à leurs anciens dirigeants, ainsi qu'au cabinet d'audit Ernst and Young, qui avait certifié les comptes. Mercredi, l'avocat de la République démocratique du Congo (RDC) a réclamé un milliard d'euros de dommages matériels, estimant que le groupe français avait «manqué à ses devoirs de solidarité et d'investissement» en utilisant les revenus de son ancienne filiale congolaise Sominki «à ses seuls profits». Les avocats de l'ancien numéro deux du patronat français répliqueront à partir du 14 juin prochain.

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