CONJONCTURE. L'indice Insee-Notaires pour le premier trimestre 2023 montre une baisse qui se voit désormais dans les chiffres globaux, même si les situations diffèrent selon les territoires et la typologie des logements.

Les prix dans l'ancien affichent, pour la première fois depuis près de dix ans, une baisse sur un trimestre. D'après l'indice Insee-Notaires, rendu public le 30 mai, au T1 2023, les prix baissent de 0,2% par rapport au trimestre précédent, une situation inédite depuis le T2 2015. Cette situation intervient après une stabilité au quatrième trimestre 2022 et une augmentation de 1,5% au troisième trimestre.

 

Sur un an, les prix décélèrent nettement : +2,7% au premier trimestre 2023, après +4,6% au quatrième trimestre 2022 et +6,4% au troisième. La hausse reste un peu plus marquée pour les maisons (+3,1% sur un an au premier trimestre 2023) que pour les appartements (+2,2%), et ce depuis le quatrième trimestre 2020.

 

 

Un volume de transaction qui reste élevé

 

Au premier trimestre 2023, le volume annuel de transactions continue de décroître légèrement : fin mars 2023, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois est estimé à 1,07 million, après 1,12 fin décembre 2022. Mais il reste supérieur à la moyenne décennale : si l'on rapporte ce nombre de transactions au stock de logements disponibles, qui augmente d'environ 1% par an, explique l'Insee, la proportion de ventes concerne 2,8% du stock.

 

Une proportion qui dépasse depuis 2019 le niveau élevé observé au début des années 2000 (autour de 2,6%), malgré la baisse du nombre de transactions depuis le quatrième trimestre 2021.

 

 

La baisse est désormais nettement engagée à Paris

 

Les prix des logements anciens en Île-de-France baissent pour le deuxième trimestre consécutif : -1,1% au premier trimestre 2023, après -0,5% au quatrième trimestre 2022 et +0,5% au troisième. Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France baissent également : -0,6% au premier trimestre 2023, après +1,3% au quatrième trimestre 2022 et +1,9% au troisième trimestre 2022.

 

Cette baisse est portée par le repli des prix des appartements (-1,2% sur un an, après +0,5% au quatrième trimestre 2022 et +0,2% au troisième) tandis que les prix des maisons restent en hausse (+0,9% sur un an, après +3,3% et +5,5%).

 

À Paris, la tendance baissière s'installe dans la durée : les prix des appartements baissent sur un trimestre pour le troisième trimestre consécutif : -1,2% au premier trimestre 2023 après -0,7% au quatrième trimestre 2022 et -0,1% au troisième. Sur un an, les prix des appartements parisiens diminuent de 2,0% au premier trimestre 2023.

 

La fin de l'engouement pour les maisons ?

 

Au premier trimestre 2023, les prix des logements anciens en province sont quasi stables, à +0,1% sur un trimestre, après +0,2% au quatrième trimestre 2022 et +1,8% au troisième. Sur un an, les prix restent dynamiques malgré une décélération qui se poursuit : +3,9% au premier trimestre 2023, après +5,8% et +8,1%.

 

A noter : les prix des appartements en province (+4,7% sur un an au premier trimestre 2023) augmentent plus fortement que ceux des maisons (+3,5%), inversant la tendance observée depuis le début de l'année 2021. La fin de l'engouement post-confinement pour les maisons ?

 

Les permis de construire continuent de chuter

 

Le nombre de permis de construire délivrés sur les 12 derniers mois a poursuivi sa chute en avril, à 431.800, selon les estimations dévoilées fin mai par le ministère de la Transition écologique. C'est 14,3% de moins que lors de la période mai 2021-avril 2022.

 

L'année 2022 a été marquée par un pic des permis délivrés, qui a culminé en août, du fait d'un afflux de demandes déposées fin 2021, avant l'entrée en vigueur d'une réglementation environnementale plus stricte. Depuis ce pic, le nombre de permis s'est établi à un niveau oscillant entre 30 et 35.000 par mois, inférieur à son niveau d'avant la crise sanitaire (autour de 40.000 par mois).

 

Le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire avec quelques mois d'écart, recule également, à 354.200 entre mai 2022 et avril 2023, soit 8,9% de moins que pendant les 12 mois précédents.

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