Loin de «l'atterrissage en douceur» encore annoncé il y a quelques mois, les prix des logements anciens devraient perdre 10% en 2009, selon la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim). La Fédération, qui estime que le logement ancien a été oublié du plan de relance de l'économie, demande en outre que le doublement du prêt à taux zéro soit applicable à ce marché.

Après une chute de 3,1% en 2008, les prix des logements anciens devraient sombrer de 10% cette année, a annoncé mardi René Pallincourt, président de la fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), lors d'une conférence commune avec la Fédération française du bâtiment (FFB). Un retournement qui intervient après une décennie de hausse ininterrompue, dont 2004 détient le record avec +15,5%. Ce sont surtout les maisons qui ont pâti du recul des prix, avec une baisse moyenne de -4,9% en 2008, contre un recul de -1,2% pour les appartements. Ce phénomène est le résultat, selon René Pallincourt, d'une demande forte à proximité des agglomérations, en réponse à l'augmentation du coût des transports.

 

Attentisme
Si cette baisse va permettre de «réajuster les prix avec la solvabilité des ménages», ce début d'année reste placé pour la Fnaim «sous le signe de l'attentisme». D'ailleurs, le marché de l'ancien a enregistré une baisse des ventes de l'ordre de 15% en 2008, avec moins de 600.000 transactions. La crise «laisse les banques frileuses» et, en 2008, les prêts immobiliers ont baissé de 12,3% à 130 milliards d'euros, selon la fédération. Son président déplore d'ailleurs que la baisse effective des taux des crédits «ne soit pas plus forte» que celle de l'ordre de 5% pour une période de 15 ans.

 

Le marché de la location, en revanche, a vu ses prix continuer leur hausse, même si ceux-ci «n'ont pas suivi l'augmentation successive de l'indice», indique René Pallincourt. Les loyers ont tout de même augmenté de 2,6% en 2008 (2,7% pour les appartements et 1,5% pour les maisons). Selon la Fnaim, cette hausse, bien supérieure à celle de 0,9% constatée en 2007, illustre la frilosité des ménages qui préfèrent reporter leur projet d'achat et se réfugient dans la location.

 

Attente du plan de relance
Quel impact la baisse des transactions immobilières aura-t-elle sur l'activité du bâtiment ? Selon la FFB, une baisse d'un point observée dans les transactions de logements anciens se traduit par une baisse de 0,3 point dans l'activité d'entretien-amélioration. Le président de la FFB, Didier Ridoret, estime que «le plan de relance de l'économie a été annoncé, mais en termes de mise en œuvre, on n'a pas encore l'impression qu'il soit dans les tuyaux», et prévoit que les premiers effets de ce plan devraient se faire ressentir «dans six, voire neuf mois». La fédération, qui dit avoir fini 2008 avec une baisse de l'activité de -1%, avait établi des prévisions 2009 à -6%, avant que ne soit annoncé le plan de relance. La FFB, dont le marché de l'entretien-amélioration engendre 50% du chiffre d'affaires des entreprises, pourrait perdre cette année 25.000 à 30.000 collaborateurs, sur les 1.200.000 effectifs qui travaillent dans le bâtiment. Ces pertes d'emploi seront «générées par les 6% de travail en moins», indique Didier Ridoret, qui prévoit un ralentissement sur le marché du neuf.

 

De son côté, René Pallincourt regrette que «les mesures prises dans le plan de relance ne concernent que le neuf». La Fnaim réclame en effet l'extension du doublement du prêt à taux zéro (PTZ) au marché de l'immobilier ancien.

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