MARCHÉ. La chute importante des transactions immobilières en Ile-de-France devrait emporter une "stagnation, voire une légère baisse" des prix sur certains segments et dans certaines zones de la région, estiment les notaires du Grand Paris.

Les prix des logements anciens français ont vu leur hausse ralentir cet été, en particulier à Paris, indique, le 26 novembre, la chambre des notaires du Grand Paris dans une conférence, appuyés dans ce constat par les chiffres de l'Insee, publiés le même jour. Entre juillet et septembre, les prix des logements anciens ont progressé de 5,2% par rapport à un an plus tôt, selon l'indice trimestriel établi en commun par les notaires et l'institut de statistiques. C'est un ralentissement par rapport au précédent trimestre (+5,6%) même si la hausse des prix reste notable après déjà des années de progression régulière.

 

Le ralentissement se remarque en régions comme en Ile-de-France, notamment Paris, où le prix des logements a passé l'an dernier l'emblématique seuil des 10.000 euros le mètre carré. Ainsi, "les 11.000 euros du mètre carré parisien que nous annoncions avant la crise ne seront pas atteints en fin d'année et certainement pas en janvier", admet la notaire Elodie Frémont.

 

Chute du volume de transactions

 

Après le déclenchement de la crise sanitaire début 2020, puis un strict confinement au printemps, l'été a été marqué par une accalmie de l'épidémie qui a permis de reprendre les visites immobilières. Pour autant, les ventes ont nettement baissé. A fin septembre, leur nombre annuel est repassé sous le seuil du million pour la première fois depuis plusieurs trimestres. Il s'établit à 990.000 logements vendus.

 

Ainsi, en Ile-de-France, le volume des ventes du 3e trimestre recule de près d'un tiers par rapport à la même période 2019. "Il est vrai que c'était une année exceptionnelle, rendant la comparaison plus douloureuse encore", explique Cédric Blanchet, président de la chambre des notaires du Grand Paris. Au total, pendant les neuf premiers mois de l'année 2020 et par rapport aux neuf premiers mois de 2019, les ventes ont reculé de 21% en Ile-de-France.

 

Stagnations et légères baisses à attendre pour les appartements

 

Souvent, expliquent les notaires franciliens, lorsque les volumes baissent, "les délais de ventes s'allongent d'abord et les négociations deviennent plus serrées sur les prix". Ils décrivent, dans Paris, des tensions de cette nature, alors que le marché reste beaucoup plus fluide en grande couronne. "Les avant-contrats laissent même présager une possible légère baisse des prix", indique Cédric Blanchet. Ce serait le cas "uniquement pour les appartements et probablement dans Paris seulement". D'octobre 2020 à janvier 2021, les prix des appartements anciens baisseraient de 0,8% en Ile-de-France. Une évolution un peu plus marquée, donc, dans Paris (-1,2%).

 

En variation annuelle des prix, ce ralentissement, "récent et modéré, n'effacera pas les hausses de la première partie de l'année 2020". En janvier 2021 et par rapport à janvier 2020, les prix augmenteraient moins rapidement, mais encore de 4,1% dans Paris, de 5,5% en Petite Couronne et de 4,6% en Grande Couronne.

 

Intérêt renouvelé pour les maisons

 

En revanche les maisons font l'objet d'un regain d'intérêt, explique le président de la chambre des notaires du Grand Paris. La hausse annuelle des prix des maisons en Ile-de-France devrait même atteindre 7% en janvier 2021, soit 9,5% en petite couronne et de 6,2% en grande couronne. "Il faudra attendre de disposer des chiffres de ventes du 4ème trimestre 2020 pour confirmer quantitativement, l'intérêt renouvelé des Franciliens pour la maison", préviennent les notaires.

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