Le montant de la sinistralité représente chaque année 1 milliard d'euros ! Selon un colloque organisé par la Fondation Excellence SMA, 28 % d'entre eux sont dus à un défaut de conception, et les 75 % restants à un défaut de réalisation. Les entreprises au banc des accusés ?

Si la sinistralité concerne majoritairement le neuf (plus de 80 % des cas), elle demeure néanmoins stable depuis 5 ans. "La FFB bondit quand on apprend que 75 % des sinistres relèvent de l'exécution" indique Paul Bréjon, directeur à la direction des affaires techniques. Celui-ci met également en cause la responsabilité du maître d'ouvrage, dont le cahier des charges n'est pas toujours clair, mais aussi le système du moins-disant et les délais serrés imposés aux entreprises. Les unions de métiers de la FFB se penchent par ailleurs depuis longtemps sur la question.

Il faut vulgariser les DTU


Selon Jacques Wermuth, président de l'UMGO, une meilleure connaissance de certains DTU s'avère indispensable. Ce qui suppose un travail de vulgarisation préalable de ces documents afin de les distribuer aux compagnons sur le chantier. Mais réduire la sinistralité suppose également un travail de fond entre tous les intervenants du chantier. "Il faut pouvoir analyser les sinistres et un rapport d'expertise reste une trame importante pour gérer ces problèmes" précise Jacques Wermuth. Selon Gérard Laurent, président de l'UNCP, une enquête sur le terrain a permis de déterminer deux familles de sinistres : les fuites sur réseaux incorporés et les fuites sur réseaux apparents. Les causes ne sont pas vraiment déterminées et Gérard Laurent de conclure : "Les experts devraient davantage dialoguer avec les entreprises".

La course au délais et aux rendements !

"Certes, répond Guy Sieler, directeur de la Socabat, mais l'entreprise n'a pas toujours le temps et la motivation de dialoguer. La course aux délais et aux rendements, imposée à tous les acteurs, demeure d'ailleurs le facteur principal de la sinistralité, de l'avis de tous les invités du colloque." Il faut porter une attention particulière à la formation initiale, souligne de son côté Pierre Possémé, président du Conseil des Professions (FFB) car il n'y a plus de culture interprofessionnelle du métier inculquée dès l'apprentissage. La formation continue et l'organisation de réunions pédagogiques au sein de l'entreprise peuvent aussi aider à diminuer la sinistralité... Conclusion : la prévention des désordres passera nécessairement par une meilleure gestion de l'information entre les acteurs de la construction !

actionclactionfp