CONTEXTE. Les carnets de commande sont bons, l'activité est toujours dynamique, pourtant les artisans semblent épuisés comme rarement. C'est du moins ce qu'affirme Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

Cela semble être un paradoxe. Du point de vue de la conjoncture économique, les artisans du bâtiment, en ce début d'année, sont plutôt bien lotis : les carnets de commandes sont à un haut niveau, les prévisions de croissance pour 2022 sont à l'avenant, et le marché de la rénovation énergétique bat record sur record. Pourtant, les gérants de TPE sont visiblement stressés comme jamais, observe le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), Jean-Christophe Repon. La faute au contexte de prix inflationnistes et à la manière avec laquelle cela bouleverse leur quotidien. "Nos chefs d'entreprises sont contractés, pour certains proches de l'épuisement professionnel, notamment car ils n'ont pas l'habitude de réviser leurs prix tous les quinze jours", a-t-il détaillé lors d'une conférence de presse organisée par l'organisation professionnelle le 12 mai 2022. Par ailleurs, là où ils avaient l'habitude de travailler avec un fournisseur, ou un poignée, les voilà presque contraints d'en consulter un plus grand nombre afin de les mettre en concurrence.

 

Un facteur psychologique

 

Un autre facteur joue visiblement, d'ordre psychologique : le sentiment d'être, en tant qu'artisans, les perdants dans l'histoire. "L'artisan peut se sentir comme l'acteur étant, en dernière analyse celui qui paie le prix de cette crise des matériaux", décrypte Jean-Christophe Repon. En bout de chaîne, confrontés à des clients le plus souvent particuliers, les artisans n'osent bien souvent pas répercuter l'ensemble de la hausse des prix qu'ils subissent. Et c'est leur marge qui s'en retrouve réduite, au moment même où les résultats du premier trimestre de nombreux grands groupes et enseignes tombent, et font souvent état d'une bonne santé financière. La Capeb fera remonter ces messages lors des futures assises du bâtiment, promises par le gouvernement afin d'accompagner la filière dans cette crise des coûts et des approvisionnements.

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