En pleine crise, le Portugal a annoncé qu'il pourrait «définitivement suspendre» le projet de construction du TGV Lisbonne-Madrid. Reste que certaines entreprises ont investi des sommes dans le projet et réclament déjà des dédommagements.

Le projet de TGV reliant Lisbonne à Madrid pourrait «définitivement» être suspendu, a annoncé jeudi le ministère de l'Economie du Portugal.

 

Une décision qui devrait être prise au nom du désendettement public. En effet, ces propos font suite au rapport de la Cour des comptes évaluant «que le contrat accordé au consortium Elos * en mai 2010 pour la construction du premier tronçon de TGV - qui devait traverser le Portugal d'ouest en est sur une distance de 167 kilomètres de Poceirao à Caia (à la frontière espagnole) - ne respectait pas le cahier des charges». Le gouvernement entend étudier «en détail» la décision de la Cour des comptes «afin de défendre l'intérêt public et des contribuables portugais», a complété le ministère de l'Economie dans son communiqué jeudi. En matière de réseaux trans-européens, le gouvernement portugais préfère privilégier le fret ferroviaire à partir des ports de Sines (sud) et Aveiro (centre) afin de «favoriser la compétitivité et les exportations portugaises».

 

Toutefois, on peut souligner que cette décision fait déjà réagir certains acteurs puisque le groupe Soares da Costa serait prêt à demander à l'Etat quelque 300 millions d'euros pour couvrir les investissements déjà engagés dans ce projet.

 


* Mené par Soares da Costa et Brisa, le consortium Elos intègre aussi l'espagnol ACS, les groupes portugais Lena, Bento Pedroso, Edifer, Zagope et l'américain Babcock & Brown, ainsi que les banques Millenium BCP et CGD (Caixa Geral de Depositos).

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