IMMOBILIER. Ce mardi 8 octobre 2019, la fondation Abbé-Pierre a dévoilé son éclairage sur le mal-logement en Île-de-France. Sur les quatre millions de personnes mal-logées sur le territoire, environ 1,2 million habitent en région parisienne, et ce, malgré un niveau de vie plus élevé.

"L'Île-de-France est une région paradoxale, elle est la plus riche de France mais c'est aussi celle qui compte le plus de personnes mal-logées", a résumé Éric Constantin, directeur de l'agence régionale Île-de-France de la fondation Abbé-Pierre, à l'occasion d'un point presse ce lundi 7 octobre. Dans son éclairage régional sur l'état du mal-logement, l'agence francilienne de l'association recense 1,2 million de personnes mal-logées, soit près d'un tiers du total de cette population sur le territoire français. "L'Île-de-France capitalise les mauvais chiffres. La région qui compte 18,2 % de la population, concentre également 33 % des habitants en bidonvilles, 34 % des demandes de logements HLM et 41 % des expulsions locatives", ajoute Éric Constantin.

 

Pourtant, la région est de loin la plus riche de France, et ses habitants ont un niveau de vie en moyenne 26 % supérieur au reste du pays. "Mais le prix mensuel d'une location dans le parc privé sera 52 % plus cher en Île-de-France, là où la proportion de ménages pauvres a augmenté deux fois plus vite. Ce sont eux les grands perdants. En 25 ans, la part des ressources des ménages modestes dans le parc privé est passée de 20 % à 40 %", complète le directeur francilien de la fondation. Ce paradoxe francilien se remarque également chez les acquéreurs : "En quarante ans, alors que les revenus ont été multipliés par 7,2, les prix d'achats l'ont été par 13,9", indique l'éclairage.

 

Bien qu'il soit pessimiste sur l'avenir proche en matière de lutte contre le mal-logement, Éric Constantin estime que des solutions existent : "Le mal-logement n'est pas inévitable, c'est une politique". De ce fait, il appelle à produire du logement : "L'objectif de construire 70.000 logements par an pris en 2010 a été revu en juillet 2019. Désormais, pour pouvoir loger tous les franciliens en 2030, il faut créer 78.000 biens, dont environ 37.000 logements sociaux". Également conscient des enjeux environnementaux, le directeur de l'agence Île-de-France de la fondation Abbé-Pierre souhaite que la réhabilitation et la reprise de logements vacants soit accélérée. Enfin, il estime que la loi SRU est efficace, mais il déplore que l'État ne soutienne pas "mordicus" ces mesures. De plus, le dispositif doit prendre fin en 2025. "Et après ?", conclut Éric Constantin.

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