CONJONCTURE. Le mois d'avril a connu une nouvelle progression des défaillances d'entreprises. Toujours favorable à la situation actuelle, l'écart avec leur niveau d'avant-Covid se resserre néanmoins petit à petit.

Toujours pas d'amélioration en vue pour les faillites d'entreprises, au contraire même. Sur les 12 derniers mois (soit entre mai 2022 et avril 2023), la Banque de France a totalisé 46.183 défaillances dans tous les secteurs de l'économie, contre 31.400 à la même époque un an plus tôt. Fin 2019, donc avant la pandémie de Covid, ce nombre était pourtant encore plus important, à 51.145.

 

 

Mais comme elle le fait chaque mois depuis la crise sanitaire, la Banque de France explique dans sa note conjoncturelle que ce décalage est dû à "la modification temporaire des dates de caractérisation et de déclaration de l'état de cessation de paiements, puis aux mesures publiques de soutien en trésorerie permettant d'éviter cet état de cessation des paiements". Des dispositifs judiciaires et une politique économique du "quoi qu'il en coûte" qui ont permis de sauver les meubles.

 

PME comme grands groupes en situation délicate

 

Du moins pendant un temps, car la situation continue de s'inverser dans la négative. Au mois d'avril 2023, l'institution monétaire a ainsi dénombré 9.404 faillites d'entreprises dans le bâtiment et les travaux publics et 1.485 dans l'immobilier. Des chiffres qui ont respectivement flambé de 42,7% et de 21,1% depuis un an. Mais, là encore, le cru 2019 était bien plus mauvais : les défaillances du BTP et de l'immobilier restent aujourd'hui 15,2% et 9% inférieures à leur niveau de la période pré-Covid. Toujours favorable à la situation actuelle, l'écart se resserre néanmoins petit à petit.

 

 

Tous secteurs d'activité confondus, les petites et moyennes entreprises continuent à payer le prix fort des dépôts de bilans. En avril 2023, 46.140 PME ont mis la clé sous la porte, dont 42.652 micro-entreprises et sociétés de taille indéterminée. En comparaison à avril 2022, ces niveaux ont bondi de 47% et de 44,7%... mais par rapport à l'exercice 2019, ils demeurent respectivement inférieurs de 9,7% et de 12,5%.

 

La statistique la plus impressionnante concerne les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes : avec 43 dossiers de faillites déposés en avril 2023, cette catégorie fait bien pire qu'en avril 2022 (+126,3%) et tout aussi pire qu'en 2019 (+65,4%). Petites comme grandes entreprises sont donc autant exposées les unes que les autres à la remontée inquiétante des cessations de paiements.

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