Une piscine historique arts déco due à l'architecte Lucien Pollet, fermée depuis 1991, va renaître à Paris par le dessin de Marc Mimram.

Ce chantier de deux ans et 27 millions d'euros rue Pailleron, dans le XIXe arrondissement, permettra de préserver un bâtiment construit en 1933 et inscrit à l'inventaire supplémentaire, a-t-on expliqué mercredi à la mairie de Paris, maître d'oeuvre du projet.

Avec sa "boule à vague" - invention belge -, son bassin massant, son bain bouillonnant, son sauna, sa salle de musculation-fitness, ses solariums, il offrira aussi aux Parisiens un équipement adapté à leur nouveau mode de "consommation" du loisir piscine: celle-ci est vue désormais comme un lieu de détente où toute la famille trouve satisfaction, et non plus comme un espace d'entraînement et de compétition.

Plusieurs adjoints du maire Bertrand Delanoë, Jean-Pierre Caffet (Architecture), Pascal Cherki (Sports) et Sandrine Mazetier (Patrimoine) ont visité, en compagnie du maire du XIXe, Roger Madec, la piscine désaffectée aux cabines blanches et bleues et au bassin (33 m) de béton beige. Sa verrière zénithale a été remplacée par une couverture provisoire.

Le cabinet Marc Mimram, qui a redessiné l'ensemble de "l'îlot urbain" avec quatre bâtiments connectés mais autonomes, faisait les honneurs du lieu.
Cet architecte a voulu de la clarté, des plafonds transparents, des ouvertures larges vers un environnement qui restera végétal: des platanes, des peupliers et un grand catalpa seront préservés, un espace vert appelé "jardin de l'ombre légère" sera créé.

La patinoire (qui en remplacera une autre fermée en 1997) sera construite en contrebas: une surface de glace de 800 m2, qui sera la deuxième à Paris après l'ouverture au public d'une confidentielle piste sise au coeur du Palais omnisports de Paris-Bercy.
La chaleur produite par les groupes frigorifiques sera réutilisée pour chauffer l'eau des piscines.
Neuf cents personnes au maximum pourront être présentes dans cet espace qui offrira aussi vaste pataugeoire et cafétéria.

C'est au crayon de Lucien Pollet que sont dues deux autres piscines parisiennes des années trente: Pontoise - qui ressemble à Pailleron, avec ses galeries de cabines de bains - et Molitor, à laquelle le temps et les vandales ont infligé des coups peut-être fatals qui pourraient entraîner une démolition-reconstruction.

Sandrine Mazetier a souligné que Pailleron, qui avait été victime de fuites d'eau dues à la dissolution de poches de gypse, ne présentait pas les mêmes difficultés techniques que Molitor, même si les deux bâtiments ont été construits "avec des matériaux de mauvaise qualité".

Premier plongeon et premières glissades à Pailleron: sans doute au premier trimestre 2006.

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