Alors que les professionnels de l'immobilier étaient réunis lundi et mardi autour de la Fnaim, qui tenait son 63e congrès à Paris, la question du doublement du prêt à taux zéro pour l'accession à la propriété dans l'ancien et encourager ainsi les primo-accédants a refait surface. Le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, a toutefois rappelé qu'il ne souhaitait pas d'une telle mesure.

«La Garantie des risques locatifs (GRL) 2 affiche déjà ses limites avant même son application, et ni la maison à 15 euros par jour, ni le doublement du prêt à taux zéro dans le neuf n'auront permis aux futurs primo-accédants de transformer un rêve en réalité», a estimé René Pallincourt, président de la Fnaim, lors de la clôture du 63e congrès de la Fédération nationale de l'immobilier, mardi à Paris. Le ton est donné.

 

Les accédants dans le neuf privilégiés ?
La profession, qui s'exprimait notamment devant l'ancienne ministre du Logement, Christine Boutin, et l'actuel secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, demande en effet que le doublement du prêt à taux zéro (PTZ) soit élargi aux acheteurs de logements anciens. «Les primo-accédants souhaitant acheter du neuf ont été solvabilisés par les différentes aides, alors que ceux désirant acquérir de l'ancien attendent la baisse des prix», a remarqué Bernard Vorms, directeur général de l'Anil (Agence nationale pour l'information sur le logement). Selon la Fnaim, le doublement du PTZ pour l'ancien permettrait d'enrayer en partie la chute des transactions observée en 2009 (500.000 transactions ont été enregistrées, contre 700.000 deux ans plus tôt).

 

Une disposition «transitoire»
Mais Benoist Apparu a répondu par la négative à cet appel. «Le doublement du PTZ est une disposition transitoire, qui est appelée à disparaître en 2011. Nous ne souhaitons pas pérenniser un dispositif qui est de toute façon temporaire», a indiqué le secrétaire d'Etat au Logement, pour qui il est donc «hors de question d'élargir» un dispositif mis en place pour donner un coup de pouce aux ménages modestes souhaitant faire l'achat d'un premier logement neuf. Benoist Apparu a d'ailleurs relativisé la situation du marché immobilier ancien, indiquant que si les prix avaient accusé une baisse de 8% en 2009, cette situation était intervenue «après une augmentation de 120% depuis 10 ans».

 

 


Cap sur l'international

 

Pour la 63e édition de son congrès, la Fnaim avait choisi pour thème «l'immobilier a de l'avenir, construisons-le ensemble». La Fédération nationale de l'immobilier avait en effet convié des professionnels venus d'une trentaine de pays. Car l'international est justement «l'un des grands chantiers de la Fnaim pour 2010», a indiqué Gilles Ricour de Bourgies, président délégué de la Fnaim. Avec, au programme, le lancement de l'International business club (IBC), constitué de groupements en régions d'agents formés pour conseiller et vendre aussi bien à l'international qu'aux acheteurs étrangers. L'Ecole supérieure de l'immobilier (ESI) dispensera pour cela des formations en langue anglaise, et une plateforme d'échange d'informations entre professionnels de différents pays sera mise en palce. Par ailleurs, une autre structure, l'International operations committee (OIC), vise à promouvoir et développer les relations internationales dans le but de coordonner les actions, fixer les stratégies et les missions avec les autres fédérations du monde entier.

 

Tout comme la Fnaim, pour les délégations étrangères présentes à ce congrès, l'optimiste était de mise. Certes, la chute des transactions sur le marché de l'ancien dans nombre de pays a parfois atteint les deux chiffres, particulièrement en Europe de l'est avec l'Ukraine (-34,5%), la Bulgarie (-28%) ou encore la Russie (-10,8%), mais aussi dans des pays plus proches (-8% en Espagne, -7,8% en France, -3% en Allemagne). Mais presque tous les pays s'accordent à dire que le marché est sur la bonne voie. «Les faibles transactions des derniers mois ont créé une grande disponibilité dans les biens», remarque une professionnelle venue de Miami. Les Etats-Unis, où nombre de familles ont été expropriées faute de pouvoir payer leurs crédits, ont subi une baisse générale de 9%, mais depuis la rentrée les ventes semblent repartir et la baisse de prix a freiné. Dans l'optimisme ambiant, les professionnels étrangers n'oublient cependant pas que ces chiffres sont des moyennes, et que les situations diffèrent parfois énormément d'une région à une autre, au sein d'un même pays.

actionclactionfp