La Fondation Abbé Pierre vient de dévoiler les palmarès des communes respectant ou non la loi SRU. Parmi les 720 communes analysées, 53,3% comptent moins de 10% de logements sociaux. Découvrez les bons et les moins bons élèves.

La Fondation Abbé Pierre a publié mercredi un palmarès des communes respectant ou non la loi SRU qui impose un taux de 20% de logements sociaux dans les communes d’ici 2020. Lors de la présentation du classement, Patrick Doutreligne le délégué général de la Fondation, a dénoncé «le laxisme» de l’Etat. De plus, l’association a tenu à souligner que de «nombreuses communes refusent de contribuer à l’effort de solidarité en matière de logement» qualifiant ce constat «d’affligeant».

Ainsi, sur les 720 communes analysées par l’association, 384 (53,3%) ont moins de 10% de logements sociaux et 161 (22,4%) affichent un taux inférieur à 5%. D’autre part, 435 communes (soit 60,4%) n'ont pas respecté l'engagement fixé par la loi et près de 10% n'ont financé aucun logement social en cinq ans, souligne l’enquête*. Autre inquiétude : seules 39,6% ont atteint ou dépassé leur objectif de production de logements sociaux sur 5 ans et 435 communes (60,4%) n’ont pas respecté l’engagement fixé par la loi.

Les mauvais élèves : Neuilly et Saint-Maur-des-Fossés
Concernant le palmarès, Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) et Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) décrochent les places des plus mauvais élèves des communes de plus de 50.000 habitants avec des taux de logements sociaux respectifs de 5,5% et 2,6%, suivent ensuite Hyères, Toulon et Nice mais également Antony, Antibes et Ajaccio qui ont des taux de réalisations compris entre 51% et 87 % de leurs objectifs.

Les bons élèves : Montauban et Annecy
A l’inverse, Montauban, suivi d'Annecy, Dijon, Versailles et Paris se classent en tête des villes respectant le mieux leurs objectifs en matière de logements sociaux.
A noter que l’enquête n’a pas retenu les communes qui avaient déjà plus de 18% de logements sociaux comme Arles, Marseille, Lyon, Montpellier… Elle n’a pas tenu compte non plus des communes qui intègrent de nombreux PLS (prêt locatif social) comme Cannes, Aix-en-Provence, Bordeaux

Réaction de Christine Boutin
Pour répondre à ce constat qualifié d’«affligeant» par l’association, la ministre du Logement Christine Boutin a souligné qu’ «il est inexact de déclarer que l’Etat serait « laxiste » dans l’application de la loi SRU alors que des instructions de fermeté ont été adressées aux préfets pour l’établissement des constats de carence pour la période de 2004 à 2007» avant de conclure : «Faut-il rappeler que les records de construction de logements depuis trente ans ont été atteints en 2007 - avec 435 000 mises en chantier - et l’objectif de construction annuel de 120 000 logements sociaux sur 500 000 fixé par le Président de la République et le Premier ministre ?!».

Découvrez les différents palmarès par taille de communes

* L’analyse porte sur les logements sociaux financés sur 5 ans, c'est-à-dire sur la période 2002-2006.

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