Les ascensoristes ont encore de beaux jours devant eux. Selon une étude du cabinet Xerfi, les lois de modernisation du parc et de mise en accessibilité des bâtiments assurent au secteur une activité en hausse pour l'année à venir. Les industriels devront recruter et former des techniciens pour faire face à ce phénomène.

Le vieillissement du parc français et le durcissement des lois font les affaires des ascensoristes : en 2010, le chiffre d'affaires de ce secteur devrait s'élever à 196,6 millions d'euros, soit une augmentation de 6% par rapport à l'année dernière. Et pour 2011, le secteur prévoit déjà un chiffre en hausse de 9%, selon le cabinet Xerfi. L'étude, qui porte sur le marché des ascenseurs, monte-charges et escaliers mécaniques indique en effet que les travaux de maintenance et de modernisation représentent à eux seuls 70% de l'activité en valeur des professionnels.

 

La progression de l'activité et du chiffre d'affaires devrait donc encore aller crescendo, puisque la loi Urbanisme et habitat, adoptée en 2003, prévoit avec son volet SAE (sécurité des appareils existants) la mise en sécurité du parc français, qui compte 430.000 appareils et est considéré comme l'un des plus vétustes en Europe. A quelques semaines de la fin de la première échéance de ce volet, la Fédération des ascenseurs estime que 80% du parc sera mis en sécurité pour la première tranche de travaux fin décembre.

 

Une demande en hausse pour les dix ans à venir
Initialement, les professionnels avaient calculé que cette loi, dont les échéances courent sur plusieurs années, assurerait 15 ans d'activité (de 2003 à 2018) à la profession, soit environ 4 milliards d'euros. Mais les retards successifs ont poussé les pouvoirs publics à décaler l'échéance à 2021, ce qui devrait garantir d'autant l'activité pour le secteur. En outre, une autre loi, celle dite Handicap votée en 2005, impose la mise en accessibilité des bâtiments publics et des infrastructures de transport. «La SNCF a ainsi passé fin 2009 à Kone une commande pour la fourniture et l'installation de 200 ascenseurs», note Xerfi. Cette loi impose également l'installation d'un ascenseur dans tout immeuble d'habitation de plus de trois étages.

 

Savoir recruter
Pour faire face à une demande qui promet d'être en hausse dans les années à venir, la profession devra recruter. Déjà en 2008 et 2009, les quatre gros industriels du secteur (Otis, Kone, Thyssenkrupp et Schindler) avaient embauché à eux seuls 3.000 techniciens ; et ils prévoient d'en recruter 2.000 chaque année de 2010 à 2016. Sans compter les TPE, dont de nombreuses se sont créées au cours des dernières années autour de la fourniture de services pour le secteur résidentiel : entre 2000 et 2007, quelque 220 TPE ont rejoint le secteur.

 

Reste un enjeu de taille pour répondre à la demande d'entretien du parc d'ascenseurs français : il faut désormais trouver de la main d'œuvre, et la former. A cela s'ajoutent «les départs à la retraite des techniciens recrutés dans les années 1970 durant la période faste du bâtiment», précise l'étude qui ajoute que «les efforts de formation se sont intensifiés, faute de diplôme spécifique en France et compte tenu de la rapidité des évolutions technologiques».

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