La société française d'exploitation du tunnel du Mont-Blanc (ATMB) a présenté vendredi le témoignage d'un ingénieur contredisant les affirmations des Italiens dans leur analyse de l'incendie de mars 1999 qui avait fait 39 morts.

Le débat porte autour de la responsabilité de la contrepartie italienne de l'ATMB dans la mauvaise utilisation du système de ventilation dont est doté le tunnel depuis les années 72-75.

"Lorsque dans les années 72-75, la société française a modifié son conduit d'extraction d'air vicié, pour le rendre également utilisable en soufflage d'air frais, il a été exigé que le retour à la fonction d'extraction pour aspirer des fumées dégagées par un incendie soit efficace dans un délai maximum de 2 à 3 minutes", a affirmé M. Portier, ancien directeur de la société française du tunnel de 1964 à 1987.

Pour passer du système de ventilation à celui d'extraction, les Italiens affirment qu'il faut 7 à 8 minutes, alors que les Français estiment que 2-3 minutes sont suffisantes, délai primordial lorsqu'on sait que les victimes ont été asphyxiées dans les trois premières minutes.

Le début de la semaine avait été marqué par une première passe d'armes au sujet d'une étude britannique, commandée par l'ATMB, qui va dans le sens de la position des Français mais qui a été contestée par les Italiens.
Dans un communiqué de presse diffusé vendredi, l'ATMB a affirmé que "dans la partie du tunnel qu'elle exploitait, le passage de l'apport d'air frais à l'extraction ne nécessitait pas plus de 2 à 3 minutes. Un délai supérieur est jugé par les experts comme totalement incompatible avec la sécurité des usagers en cas d'incendie, ce qui rend surprenante la récente déclaration italienne".

Trente-neuf personnes avaient été brûlées vives dans l'incendie du 24 mars 1999. Neuf mises en examen ont déjà été prononcées dans ce dossier.

Francesco Colombo, président de la Société italienne d'exploitation du tunnel (SITMB), qui devait rencontrer le juge Franck Guesdon le 28 juin, a reporté son audition. Le 5 juillet, un représentant de la SITMB, société qui pourrait être mise en examen en tant que personne morale, passera devant le juge. Le président d'ATMB, Rémy Chardon, est aussi attendu à Bonneville durant la même période.

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