Marseille est en émoi après la publication par le quotidien " La Provence " d'un article sur la découverte d'une moisissure rare et toxique dans une villa insalubre dont les habitants ont dû être relogés.

La Maison des allergies et de l'environnement de Marseille a été assaillie mardi par des centaines d'appels téléphoniques de Marseillais après l'annonce de la découverte d'une moisissure rare et toxique dans une villa rapporte l'AFP.

"Les gens me disent: j'ai des moisissures chez moi. Qu'est-ce que je dois faire. On ne peut pas répondre à toutes les demandes. C'est une véritable psychose", a indiqué à l'AFP Carmel Charpin, directrice de la maison des allergies et de l'environnement, structure qui réalise depuis mars des "diagnostics" sur la présence d'allergènes chez les particuliers à la demande de médecins.

Le quotidien régional "La Provence" a rapporté mardi qu'un couple de Marseillais avec deux enfants avait été récemment contraint d'abandonner sa villa contaminée par la "Stachybotrys chartarum", une moisissure présentée comme "très dangereuse pour la santé".

Pour le professeur Denis Charpin, pneumo-allergologue à l'hôpital Nord de Marseille, cette moisissure, découverte notamment dans la chambre d'un nourrisson de 7 mois, présenterait "un risque, parfois mortel, pour la santé des jeunes enfants".

Le médecin de famille du couple dont le fils aîné, âgé de 13 ans, souffrait de crises d'asthme et de douleurs musculaires inexpliquées, avait sollicité une "expertise" de la maison des allergies. Les résultats de prélèvements analysés à l'institut Louis-Pasteur de Bruxelles ont relevé la présence de la substance toxique.

Cette moisissure serait, selon des travaux de spécialistes américains, à l'origine d'une quarantaine d'hospitalisations et du décès de huit bébés de moins de six mois, il y a quatre ans, dans la région de Cleveland (Ohio), a expliqué à l'AFP Nicole Nolard, spécialiste de l'analyse des moisissures à l'institut Pasteur de Bruxelles.

"En Belgique, on a également eu quelques suspicions d'intoxication et un décès probable lors des trois dernières années", rapporte le médecin, qui se veut malgré tout prudente: "aucun test n'a permis d'établir un lien certain entre les moisissures et la mort des enfants. Nous intervenons au nom du principe de précaution".

Cette spécialiste, appelée à se rendre mercredi à Marseille pour s'exprimer sur les dangers de cette moisissure, précise que cette dernière ne se "développe que sur des murs imbibés d'eau et dans des endroits confinés". Elle recommande d'évacuer les habitations si ces champignons dépassent une surface d'un m2, ce qui était le cas à Marseille.

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