Près de 20.000 congressistes dont 4.300 investisseurs issus de 85 pays sont attendus du mardi 12 au vendredi 15 mars à Cannes, au Mipim, le marché incontournable de l'immobilier d'entreprise. Sur fond de morosité économique ambiante et d'une croissance affaiblie, les professionnels du secteur s'inquiètent notamment d'une menace possible de la "bulle immobilière". Précisions.

Si le plus grand salon de l'immobilier d'entreprise organisé à Cannes par Reed Midem n'a pas encore retrouvé ses lettres de noblesse de 2008, celles d'avant la crise des "subprimes" aux Etats-Unis avec près de 30.000 participants, il rebondit clairement. Malgré, en effet, un climat économique mitigé, près de 20.000 congressistes sont attendus au Mipim du mardi 12 au vendredi 15 mars à Cannes (Ndlr : contre 19.400 l'an dernier).

 

Ainsi, ce rendez-vous des professionnels du secteur rassemblant des promoteurs, architectes, consultants, commercialisateurs et collectivités territoriales ne semble donc pas être contrarié par la morosité économique ambiante et la croissance affaiblie en Europe. Bien au contraire, près de 4.300 investisseurs internationaux et près de 85 pays représentés découvriront cette année une centaine de projets mondiaux dévoilés sur les 19.000 m² de zones d'exposition du Palais des Festivals de Cannes.

 

Vers une nouvelle "bulle immobilière" ?
Toutefois, la menace d'une possible "bulle immobilière" sera principalement au cœur des discussions des professionnels du secteur. La cause ? Les banques restreignent, en effet, leurs crédits en raison des nouvelles normes, dites de "Bâle III". "Avec 6,1 millions de m² de bureaux commercialisés en 2012, les neufs principaux marchés européens enregistrent une baisse de 6% des transactions comparativement à 2011", confirme une étude récente de BNP Paribas Real Estate, filiale spécialisée de la banque française.

 

Mais la bulle ne pourrait toutefois "survenir qu'en cas de forte remontée des taux d'intérêts qui affecterait un secteur fortement endetté", soulignent, d'après l'AFP, des experts qui préfèrent rester anonymes. De son côté, le cabinet de conseil CB Richard Ellis (CBRE) estime : "Si les résultats apparaissent relativement satisfaisants, au regard de la forte dégradation des perspectives économiques en 2012, le marché n'en a pas moins été difficile en raison d'un environnement fortement anxiogène : risque de récession (...), frilosité des banques", qui ont tendance à réduire la taille de leur bilan pour respecter les nouvelles normes devant entrer en vigueur en 2014. Interrogé par l'AFP, Bernard Michel, le PDG de Gecina, observe qu' "il y a une détérioration à la Défense", le plus grand quartier d'affaires européen situé au nord-ouest de Paris, où "la baisse des loyers va se poursuivre".

 

Bientôt deux tours Hermitage ?
Malgré toutes ces interrogations, le Mipim promet quelques surprises. Le PDG russe du groupe Hermitage, Emin Iskenderov, a signalé qu'il annoncerait mercredi 13 mars une importante nouvelle pour ses deux tours Hermitage, qui devraient devenir les plus hauts immeubles (320 mètres) de France, soit un investissement de 2 milliards d'euros. Ce complexe de 280.000 m², comprenant notamment 165.000 d'habitation avec 543 logements et 40.000 de bureaux, a, en effet, obtenu en mars 2012, son permis de construire mais attend depuis plusieurs années le bouclage de son financement.

 

La Turquie et son secteur prometteur sont mis à l'honneur
Si l'Europe de l'Ouest (avec le trio France, Royaume-Uni, Allemagne) demeure en tête du nombre de sociétés et de participants, suivie de près par l'Europe centrale et de l'Est, l'organisateur relève cette année une présence importante de l'Asie - 70 sociétés représentées -, et de l'Amérique du sud, avec le Brésil, et le Chili qui y participe pour la première fois. Par ailleurs, après le Qatar l'an dernier, ce sera au tour de la Turquie avec un pavillon de 1.000 m² d'être l'hôte d'honneur du Mipim.

 

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