Vendredi 14 mai, à l’occasion d’une rencontre avec les directeurs des écoles d’architecture et les présidents des conseils d’administration à Marne-la-Vallée, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, s’est exprimé sur les objectifs de la réforme de l’enseignement de l’architecture en France.

Depuis un an et demi, la réforme de l'enseignement de l’architecture, appelée LMD (Licence - Mastère - Doctorat), "Limado" ou encore "3-5-8" mobilise l’attention des établissements français. Plus d'un quart de siècle après le décret qui leur ont permis de se constituer en établissements publics administratifs, un nouveau statut - soumis par décret au conseil d'Etat d'ici octobre - leur permettra de devenir des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel, très proches des universités.

Concernant la réforme de l’enseignement, Renaud Donnedieu de Vabres y voit «une chance historique d'étendre le rayonnement européen et international de la France dans les domaines de l’innovation et de la création architecturales tout en répondant à une demande sociale de plus en plus attentive à la qualité du cadre de vie et au développement durable.»

Le Ministre souligne trois aspects importants de cette réforme, qui pourra commencer à être mise en place dès la rentrée prochaine dans la vingtaine d’écoles concernées.
Premier point : renforcer la qualité de l'enseignement et maintenir la diversité du métier d'architecte en développant des compétences et des savoirs considérés jusqu'à présent comme périphériques par rapport au coeur du métier (projet urbain, environnement, paysages, maîtrise d’ouvrage, réhabilitation ou patrimoine).
Deuxième point : accroître la proportion d'architectes diplômés dans la population française, une des plus faibles d’Europe. Une augmentation raisonnée accompagnée d’une harmonisation européenne du diplôme d’architecte à 5 ans, avec pour ceux qui le souhaitent une année d’approfondissement, reconnaissant la capacité à exercer la maîtrise d’oeuvre.
Enfin troisième point : reconnaître la recherche dans les écoles d’architecture par la création d’un doctorat d’architecture.

Le projet de réforme pourra être complété par des arrêtés qui, n'étant pas soumis à l'examen du conseil d'Etat, peuvent encore donner lieu à des discussions approfondies, afin notamment de préciser le contenu des formations.

Le passage de la période d’apprentissage à la pratique professionnelle reste un des éléments encore en discussion entre les architectes professionnels - représentés par l’Ordre des Architectes, l’UNSFA (Union Nationale des Architectes Français) et le Syndicat de l’Architecture - et la Direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA).
Afin de préparer efficacement les futurs architectes à l'exercice de la maîtrise d'oeuvre, les architectes préconisent après le Master (BAC +5) une période de pratique professionnelle encadrée de deux-trois ans aboutissant à une licence d'exercice. Réalisée dans une agence d’architectes ou dans un organisme ayant en charge des missions de construction, elle vise à apprendre concrètement au jeune diplômé le management d’un projet de la conception à la réalisation, ainsi que le management d’une entreprise d’architecture. Pour l’architecte et enseignant Yves Lion, c’est la garantie de l’insertion professionnelle. Pour le moment, la DAPA, ouverte au dialogue, propose plutôt une formation d’un an.

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