La première édition marocaine du salon Batimat vient de s'achever sur une note satisfaisante pour ses organisateurs. Dans une ambiance décontractée, les représentants de l'industrie française du bâtiment ont fait bonne impression auprès d'un public curieux et intéressés. Retour sur cet événement placé sous le signe de la découverte.

Pour sa première présence au Maroc, Batimat a mis les petits plats dans les grands. Des bâtiments flambant neufs, dans un parc de 7.000 m2 bruts, quelque 140 exposants (dont 53% venus de l'étranger) : l'organisateur avait réuni quelques ingrédients qu'il maîtrise à la perfection pour faire de ce rendez-vous un moment de convivialité et de business unique.

 

« Nous sommes très heureux de cette première édition, marquée par une grande qualité de visiteurs tous professionnels, acheteurs ou prescripteurs », a indiqué Stéphanie Auxenfans, Directeur division Construction de Reed Expositions France. Avec ses 8.123 visiteurs sur quatre jours, dont 10,5% venaient de l'étranger, ce premier cru de Batimat Maroc est une réussite aux yeux des organisateurs, mais aussi des exposants français qui avaient fait le déplacement… parfois à leurs risques et périls.

 

Batimat
Batimat © CL-Batiactu
Jean qui rit, Jean qui pleure…
Ainsi, parmi les représentants hexagonaux que nous avons pu rencontrés, l'ambiance était à la découverte. Si certains connaissent bien le marché marocain pour y être déjà déployés, d'autres sont venus, un peu en dilettante, faisant au final leur propre étude de marché sur place ! A l'instar de la société Solar Construct, spécialisée dans les installations photovoltaïques sur grandes toitures, qui s'est offert le luxe d'avoir deux stands sur le salon, démonstrations de matériel à l'appui. Après une première journée de salon « catastrophique », les exposants ont retrouvé des couleurs grâce à un produit qu'ils présentaient et dont ils ne soupçonnaient pas l'importance pour le marché local. Ainsi, avec leur pompe à eau solaire, ils vont tenter de pénétrer un marché du solaire sur les sites autonomes (lampadaires, pompes…) qui est appelé à se développer. Une aubaine. De son côté, le groupe Piveteau Bois a fait l'expérience de la logistique à la marocaine. Présente sur le marché avec des réalisations comme le CHU de Casablanca ou le zoo de Rabat à son actif, la société a inauguré son premier salon marocain. « Nous sommes très contents d'être là. Ici, l'ambiance est différente de Paris, les gens viennent davantage pour s'informer. Le seul point négatif, c'est la galère endurée pour le dédouanement de nos produits : nous ne connaissions pas la procédure, et ça nous a coûté cher », sourit un des représentants du créateur de solutions bois, sur le stand. Toutefois, certains exposants n'étaient pas à la fête. « C'est assez calme et sommes déçu des moyens mis en place. Beaucoup des visiteurs sont des gens que nous connaissons déjà, se plaint un représentant de la société Etanco, fabricant de systèmes de fixation, surcouverture, sécurité et façade. Nous attendons de connaître les retombées ».

 

Un marché mûr à fort potentiel
Quoi qu'il en soit, le marché de la construction au Maroc présente un très fort potentiel dans les années à venir. Il s'inscrit ainsi dans une dynamique qui devrait voir l'émergence d'une réglementation thermique similaire à la RT 2012, d'ici à 2014. « Ce sera un outil crédible avec une visibilité internationale qui prendra en compte les contraintes locales », assure Ana Cunha, responsable du développement international du groupe Qualitel et porte-parole de la future certification HQE International. « Le Maroc s'équipe en gares, viaducs, équipements de maintenance, aéroports, bases logistiques, etc. Le marché est mûr », renchérit Pascal Bonaud, directeur général de l'AdAm Maroc, l'agence de développement de l'architecture métallique. Ainsi, selon lui, il manquerait quelque 1 millions de mètres carrés de bureaux, tandis que le ministère du Logement estime qu'il existe un déficit de près de 840.000 logements
De bons indicateurs qui confirment la légitimité de Batimat de se tenir au Maroc. « Cette édition est un premier pas pour nous vers la conquête du marché du Maghreb. Nous sommes déjà en ordre de marche pour l'édition de 2013 », reconnaît Stéphanie Auxenfans. Et de préciser que les sessions de juin et septembre pourraient être rassemblées, afin de se laisser du temps pour soigner la nouvelle formule Batimat-Interclima qui se tiendra en fin d'année 2013 à Villepinte.

 

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